Un groupuscule islamiste dissous, un imam radical expulsé
Coup de torchon contre les musulmans radicaux. C'est un groupuscule dont personne, ou presque, n'avait entendu parler auparavant. Jusqu'à ce que Claude Guéant décide de le dissoudre, en fait. Forsane Alizza, "les cavaliers de la fierté", est accusé par le ministre de l'Intérieur de former des personnes à la lutte armée.
L'animateur du site, Mohammed Achamlane, se défend de toute dimension violente. Toujours est-il qu'il a reçu, ce week-end, un courrier lui annonçant la décision du ministère de dissoudre son mouvement, et lui demande une réponse sous dix jours.
Fondé en 2010, Forsane Alizza diffuse régulièrement des vidéos. Selon des sources policières, ses militants sont une poignée ; Achamlane en revendique "plusieurs centaines". Parmi ses faits d'armes, un appel à brûler le code pénal, parce que "pas une ligne ne protège les musulmans". Ou un autre appel à ne plus aller au McDonald's, accusé d'être au service d'Israël. Cette action lui avait valu une peine de prison avec sursis.
Le dernier message du site est sobrement titré "Soirée spéciale recrutement". "Nous avons besoin de main d’œuvre fissabililah (NDLR: "sur le chemin d'Allah"). Nous recherchons toutes sortes de compétences mais surtout des soldats! Donc si vous appréciez les sports de combat et êtes capables d'intervenir rapidement lorsque
l'on vous sollicitera alors votre profil nous correspond". Justification de Mohammed Achamlane : "Le mot soldat est utilisé aussi chez les chanteurs. Cela ne veut pas dire forcément soldat armé en tenue militaire."
Un imam expulsé
Il s'appelle Mohammed Hammami. Ce septuagénère tunisien est l'imam de la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud, dans le XIe arrondissement de Paris - l'un des haut lieu de la mouvance tabligh. Le ministre de l'Intérieur lui a signifié son expulsion, l'accusant d'avoir tenu des propos violemment antisémites, et d'avoir appelé "à fouetter à mort la femme adultère" . En dix ans, 34 imams ont été expulsés.
Dans les deux cas, "ce sont des procédures qui, conformément à notre droit, sont des procédures contradictoires, c'est à dire que l'administration fait part à l'association en cause, d'une part et puis à l'imam d'autre part, de ce qui leur est reproché, leur demande leurs observations et puis ensuite une décision sera prise" , a expliqué Claude Guéant.
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