Un militaire poursuit Hervé Ghesquière pour diffamation

En février dernier, Hervé Ghesquière s'était installé dans une petite station balnéaire du Pas-de-Calais, pour rédiger son livre 547 jours , paru en septembre, sur sa détention en Afghanistan avec son confrère Stéphane Taponier. Pendant son séjour dans le nord de la France, le journaliste avait été interrogé par Les Echos du Touquet, une petite publication faisant partie du groupe Voix du Nord.

Dans un entretien au journal, repris par plusieurs publications du groupe, l'ancien otage en Afghanistan revient sur la polémique qui avait éclaté au retour des deux journalistes. Hervé Ghesquière souhaitait "remettre les pendules à l'heure ", notamment après les propos de Nicolas Sarkozy sur "l'imprudence vraiment coupable " des journalistes.

Dans cette interview, le journaliste met en cause l'armée française, surtout son responsable presse en Afghanistan, le lieutenant-colonel Jackie Fouquereau. C'est lui qui aurait "intoxiqué " l'Elysée et le gouvernement français, affirmant que les journalistes cherchaient "à tout prix à rencontrer des talibans ".

"Depuis notre retour il me fuit, Jackie
Fouquereau est un lâche !"

"Lorsqu'on a été pris en otage, ce cher monsieur s'est empressé de dire
qu'il avait envoyé un mail à Lionel de Coninck (rédacteur en chef de
Pièces à Conviction) pour dire qu'il y avait un risque d'enlèvement...
Or, il n'y a aucune trace de ce mail, nulle part. Ensuite il a donc dit
que c'était au cours d'un coup de fil entre lui et moi qu'il m'a averti
de ce risque, chose qu'on ne peut évidemment pas prouver ! C'est lui le
déclencheur de la polémique et il l'a entretenue à un tout petit niveau. Ce
que je veux aujourd'hui c'est l'éteindre. [...] Depuis notre retour il me fuit, Jackie
Fouquereau est un lâche ! " a déclaré Hervé Ghesquière au journal.

Ces propos n'ont pas plu au militaire en question, d'autant qu'ils sont depuis régulièrement répétés dans les médias. Jackie
Fouquereau se dit victime d'un lynchage médiatique. Il a donc décidé de porter plainte pour diffamation devant le parquet de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais). L'affaire doit être jugée le 9 octobre.