Val-d'Oise : un adolescent de 16 ans placé en garde à vue, soupçonné de deux fausses alertes à la bombe dans son lycée
Un garçon de 16 ans a été arrêté jeudi 19 octobre chez lui et placé en garde à vue, soupçonné d'être l'auteur de deux fausses alertes à la bombe dans son lycée situé à Saint-Ouen-l'Aumône (Val-d'Oise), a appris vendredi franceinfo de source proche du dossier. La première fausse alerte remonte à mercredi. Le lycée Jean-Perrin a reçu un mail rédigé en français et en arabe indiquant que des bombes avaient été posées dans l'établissement.
Les menaces ont été prises au sérieux puisqu'un important dispositif policier a été mis en place pour évacuer les 1 100 élèves du lycée. Une lycéenne a par ailleurs fait un malaise. L'information a été confirmée à franceinfo par le proviseur du lycée, Patrick Séverac, qui se veut rassurant : "Au final rien de grave mais il faut mesurer que ce genre de fausses alertes et d'évacuations en urgence crée un émoi particulier". Le proviseur rappelle notamment que son établissement se situe "tout près de Conflans-Sainte-Honorine" et que "certains lycéens ici ont eu Samuel Paty comme professeur quand ils étaient collégiens il y a quelques années".
Finalement, après vérifications, les autorités ont pu affirmer qu'il s'agissait d'une fausse alerte. Une enquête a été ouverte. Le lendemain, jeudi, vers 11 heures, le lycée a reçu un second mail, expédié d'une autre adresse. Là encore, le message était rédigé en français et en arabe. Le lycée a donc dû, de nouveau, être évacué, mobilisant cette fois encore de nombreux policiers. L'établissement a dû fermer ses portes pour le reste de la journée et le proviseur a déposé deux plaintes pour les deux faits mentionnés.
Douze heures de cours perdues et 800 repas "jetés à la poubelle"
Le proviseur Patrick Séverac déplore ainsi le nombre d'heures d'enseignement perdues. Il estime à "12 heures de cours au total" sur les deux jours. "Le travail des démineurs et des policiers est très long, car c'est un lycée polyvalent [avec] une superficie énorme". Autre conséquence que le proviseur déplore, le gaspillage alimentaire : "800 repas ont été jetés à la poubelle chaque jour", soit une "perte de presque 5 000 euros".
Sur le plan juridique, les enquêteurs sont parvenus à établir que les deux adresses mail avaient été créées juste avant les faits. Toujours selon les premiers éléments de l'enquête, l'auteur des messages a utilisé un VPN pour s'anonymiser. L'analyse des connexions IP a finalement permis de déterminer l'adresse du suspect, située dans les Yvelines. L'adolescent mis en cause et interpellé est un élève scolarisé en classe de première au lycée Jean Perrin. Il est connu pour des faits de violences et de vols aggravés.
De son côté, le parquet précise que l'adolescent doit être présenté au juge des enfants pour "divulgation d’informations en vue de faire croire qu’une destruction ou dégradation dangereuse va se commettre" et "violences volontaires dans un établissement scolaire". Concernant la seconde qualification, le parquet explique qu'elle se justifie "par le contexte de préjudice psychologique occasionné à la communauté éducative à la suite de deux évacuations de l’établissement".
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