: Vidéo Jacques Vergès, mort d'un défenseur des causes perdues
Il avait notamment été l'avocat du nazi Klaus Barbie, du terroriste Carlos ou encore du dictateur serbe Slobodan Milosevic.
Il était l'un des avocats les plus controversés et redoutés du barreau de Paris. Jacques Vergès est mort de causes naturelles, jeudi 15 août à Paris, à l'âge de 88 ans. L'ancien président du Conseil national des barreaux (CNB), Christian Charrière-Bournazel, a rendu hommage à "un très brillant avocat, avec une grande culture (...), très courageux et très indépendant". Mais aussi à un homme "très narcissique", un "provocateur" qu'il avait affronté aux côtés des parties civiles, lors du procès de Klaus Barbie, que défendait Me Vergès.
Né le 5 mars 1925 - un an plus tôt selon un biographe - dans l'actuelle Thaïlande, d'un père français de la Réunion et d'une mère vietnamienne, Vergès a été à la pointe des luttes anticolonialistes. Prenant pour cible l'Etat, la société ou la justice pour défendre une cause autant qu'un client, cet avocat sulfureux, fin lettré, aimait provoquer et déstabiliser.
"Vergès était un chevalier"
"Ce qu'on peut retenir de Jacques Vergès, c'est à la fois le talent, le courage, l'engagement et le sens de la contradiction avec un respect de l'autre. Un avocat, ce n'est pas un mercenaire, c'est un chevalier, et Jacques Vergès était un chevalier", résume Christian Charrière-Bournazel.
La liste de ses clients est impressionnante. Il a notamment défendu le nazi Klaus Barbie, le terroriste Carlos ou le khmer rouge Khieu Samphân. Mais aussi des membres de mouvements d'extrême gauche européens (Fraction armée rouge, Action directe), le dictateur serbe Slobodan Milosevic, ou encore l'ancien président ivoirien Laurent Gbagbo.
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