L'Assemblée nationale vote, une nouvelle fois, la proposition de loi sur la prostitution
L'Assemblée nationale vient une nouvelle fois d'adopter, en deuxième lecture, la proposition de loi renforçant la lutte contre la prostitution. Ce texte est porté au-delà des camps politiques par les députés socialistes Maud Olivier et Catherine Coutelle, et le député Les Républicains Guy Geoffroy.
Les partisans de cette proposition de loi, qui souhaitent la pénalisation des clients et la suppression du délit de racolage, ont été entendus. Les députés n'ont pas énormément modifié le texte, mais ont malgré tout supprimé le délit de racolage passif. La durée de l'autorisation provisoire de séjour qui pourra être délivrée aux prostituées étrangères engagées dans un parcours de sortie a été ramenée de un an à six mois, afin de ne pas encourager les réseaux à exploiter les titres de séjour.
Pour Catherine Coutelle, la députée socialiste de la Vienne, il faut rappeler au client qu'en consommant des services sexuels, il alimente certains réseaux. "Ces femmes, contrairement à ce que peuvent dire certains, ne sont pas là de gaité de cœur. Les clients n’imaginent pas qu’en demandant ce service ils alimentent l’offre. "
L’association Le Nid, qui vient en aide aux prostituées, demande depuis très longtemps que les clients des prostituées soient pénalisés. "Nous constatons au quotidien l’extrême violence que subissent les personnes prostituées et qu’elle est souvent le fait des clients ", explique Claire Quidet, porte-parole de l’association Le Nid.
Aider au lieu de condamner
"La prostitution a été reconnue en France comme une violence. Alors comment peut-on continuer à défendre le principe qui veut que l’on pénalise les victimes de cette violence, les personnes prostituées, par le délit de racolage, mais qu’en revanche les clients soient totalement impunis, " s'interroge Claire Quidet.
Les personnes prostituées ont besoin d’être accompagnées pour trouver des alternatives à la prostitution, et il faut s’attaquer à la demande parce qu’elle enrichie les marchés, explique Claire Quidet. "S’il y a autant de trafic c’est parce que c’est extrêmement lucratif. L’argent des réseaux sort de la poche des clients. "
Le texte voté par l'Assemblée, ce vendredi 12 juin, prévoit la création d'un parcours de sortie de la prostitution et des mesures d'accompagnement social.
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