L'eau de Bordeaux polluée au perchlorate d'ammonium
C'est une pollution a priori sans gravité, assure l'Anses, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail. Le perchlorate d'ammonium n'est ni cancérigène ni mutagène.
Un quart des sources d'eau potable, qui alimentent la communauté urbaine de Bordeaux, sont contaminées au perchlorate d'ammonium. Des seuils de 30 microgrammes par litre ont été relevés fin juin - mais l'information n'a filtré qu'hier, par l'intermédiaire des élus écologistes de la communauté urbaine.
_ Une réunion d'urgence s'est tenue le 1er juillet en préfecture. Les cinq sites de captage sont, depuis, confinés.
Toute la question est de se mettre d'accord sur la dangerosité de ce perchlorate d'ammonium. L'Agence régionale de santé Aquitaine explique que pour l'Anses "si aucune étude épidémiologique n'apporte de preuve concernant les effets des perchlorates sur la fonction thyroïdienne, des études expérimentales suggèrent
qu'ils peuvent induire un déficit en hormones thyroïdiennes".
_ Elle conclut qu'en l'absence de consignes particulières des autorités sanitaires locales, l'eau du robinet peut être consommée sans risque par l'ensemble de la population, y compris les nourrissons.
Le perchlorate d'ammonium n'était pas, jusque là, recherché dans les analyses effectuées par les autorités sanitaires. Mais cela pourrait bien changer : dans un rapport, commandé fin janvier, mais qui vient d'être rendu public, l'Anses recommande un seuil de toxicité de 15 microgrammes par litre d'eau pour les adultes, et 4 pour les nourrissons (voir ci-dessous).
Dans ce cas, la pollution bordelaise serait très inquiétante... D'autant qu'il n'y a pas grand-chose à faire ; on ne peut compter que sur la dilution du produit, explique la Lyonnaise des eaux, qui gère le service public de l'eau potable dans l'agglomération.
_ Et cette pollution ne date pas d'hier : le perchlorate d'ammonium est utilisé en grande quantité pour, notamment, la production de missiles. C'est après le rachat de la SNPE, Société nationale des poudres et explosifs, par Safran, à Saint-Médard-en-Jalles, en avril dernier, que cette pollution a été mise au jour.
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