La Belgique accordera-t-elle le droit de mourir à un détenu ?
Ce n’est pas tant parce que Frank Van Den Bleeken est actuellement condamné pour plusieurs viols et pour le meurtre d’une jeune fille que sa demande fait polémique. Des détenus malades et en phase terminale de maladies graves ont déjà obtenu l'euthanasie en Belgique.
Mais ce que ce détenu fait valoir, c’est une "souffrance psychique insupportable". Il est en bonne santé physique mais il se dit dangereux pour la société. Il n'imagine pas un jour sortir de prison, où il a passé plus de la moitié de sa vie, mais il ne supporte plus sa détention.
L'euthanasie pour souffrances psychiques est autorisée en Belgique, et c'est un droit qu’on ne perd pas quand on est en prison. C'est ce droit que Frank Van Den Bleeken, 52 ans, réclame et va probablement obtenir, sauf avis contraire de la Cour d'appel de Bruxelles, qui doit se prononcer ce lundi.
Le cas des "internés" qui demandent à mourir fait débat
Van Der Bleeken a été reconnu irresponsable des actes qu’il a commis. Il est donc ce qu’on appelle en Belgique un "interné", un statut qui n’existe pas en France. Depuis sa condamnation il y a 30 ans, il n'est sorti qu'une seule fois de sa cellule. Et il juge ses conditions de détention "inhumaines" . Pendant des années, il a réclamé son transfert vers un centre de soins adapté à son état. Mais ce transfert vers le seul hôpital susceptible de l'accueillir, situé aux Pays-Bas, lui a été refusé.
Selon Delphine Paci, avocate et membre de la section belge de l’Observatoire international des prisons, le souci ce n’est pas tant que des détenus demandent l’euthanasie… mais que des internés souhaitent mourir parce que leurs conditions de détention leur sont insupportables.
Un vrai malaise existe autour de la prise en charge des "internés" en Belgique. Ce qui est certain, c’est que le cas de Frank Van Den Bleeken a créé une sorte d’appel d’air : quinze autres détenus, dont trois internés, viennent à leur tour de demander l’euthanasie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.