La justice rejette la demande d'enlèvement de la crèche de Béziers
Le tribunal administratif (TA) de Montpellier a rejeté vendredi la demande d'un Biterrois et de la Ligue des droits de l'homme d'enlever la crèche de Noël installée dans l'hôtel de ville de Béziers par le maire Robert Ménard, proche du FN. Dans son jugement, la juge Marianne Hardy a justifié sa décision par défaut d'urgence, "en l'absence de circonstances particulières qui auraient pu résulter, notamment de troubles à l'ordre public ". "Il ne résulte pas de l'instruction, ni des explications apportées à l'audience que la décision d'installer une crèche dans le hall serait de nature à porter" atteinte "aux principes de laïcité et de neutralité ", écrit-elle. Plus tôt dans la matinée, l'avocate des plaignants (un Biterrois et la Ligue des Droits de l'Homme), Me Sophie Mazas, avait expliqué que la crèche était "une atteinte à la laïcité" car elle symbolisait "la naissance du Christ, un évènement au coeur de la religion chrétienne" . Ce à quoi l'avocate de la ville de Béziers, Me Hiaut-Spitzer avait répondu que cette crèche n'avait "rien de cultuelle" mais qu'elle était "culturelle " et ne contrevenait donc pas à la loi de 1905 qui interdit les emblèmes (la croix, le foulard...) ou les signes religieux.
La posture du rassembleur
Malgré une lettre du préfet affirmant que cette crèche contrevenait aux principes de la laïcité, le maire de Béziers Robert Ménard avait refusé de l'enlever du hall de la mairie. Evoquant l'opposition de plusieurs hommes et femmes politique de différents bords à l'interdiction des crèches dans les espaces publics, Robert Ménard avait déclaré il y a quelques jours "Cette histoire a réconcilié tout le monde. Cette année, la Sainte Vierge et Jésus ne seront pas jetés dehors comme il y a 2000 ans. Ils resteront bien au chaud dans notre mairie ". Sur internet, les soutiens de Robert Ménard se sont rassemblés derrière le hashtag "#Touchepasàmacrèche".
Le maire de Béziers avait aussi confirmé son intention de débaptiser la rue du "19 mars 1962", date des accords d'Evian et de la fin de la guerre d'Algérie pour le renommer rue "Helie Denoix de Saint Marc" du nom de l'un des participants au putsch des généraux à Alger, en 1961. "Supprimer le 19 mars, c'est rassembler les Français. Moi, je ne fête pas les défaites. D'ailleurs, il n'y a pas de gare du 19 mars, mais il y a la gare d'Austerlitz. Le 19 mars, c'est une insulte aux soldats du contingent, aux harkis. J'inaugurerai la rue Hélie Denoix de Saint Marc ou Hélie de Saint Marc le 19 mars et, ce jour-là, les drapeaux seront en berne sur la ville de Béziers" avait expliqué Robert Ménard.
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