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La ministre des Droits des femmes demande des sanctions contre un restaurateur accusé d'avoir refusé de servir deux femmes voilées

Laurence Rossignol a réagi, dimanche, après la publication d'une vidéo filmée par une femme qui était au restaurant Le Cénacle, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis).

Article rédigé par franceinfo
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Capture d'écran de Google Streetview montrant la devanture du restaurant Le Cénacle, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis). (GOOGLE STREETVIEW)

L'incident est remonté jusqu'au gouvernement. Laurence Rossignol a indiqué, dimanche 28 août, avoir saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (Dilcra). La ministre des Droits des femmes réclame une enquête et des sanctions contre le patron du restaurant Le Cénacle, à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis), qui a refusé de servir des femmes voilées. 

Le parquet de Bobigny a indiqué avoir ouvert, dimanche, une enquête pour "discrimination à caractère racial". la préfecture de Seine-Saint-Denis a évoqué un "différend" entre le restaurateur et "deux clientes voilées".

"Des gens comme vous, j'en veux pas chez moi"

Dans une vidéo non authentifiée publiée dimanche matin, on aperçoit un homme en tenue de cuisinier refuser de servir deux femmes voilées, qui sont attablées dans un restaurant présenté comme Le Cénacle. "Des gens comme vous, j'en veux pas chez moi", déclare notamment l'homme à ces deux femmes. "On a posé des bombes, monsieur ?", interroge l'une d'elles. "Les terroristes sont musulmans et tous les musulmans sont terroristes. Cette phrase-là veut tout dire", répond le restaurateur.

Dimanche, en milieu de journée, le directeur du Collectif contre l'islamophobie en France (CCIF) a indiqué que les deux femmes avaient saisi le CCIF "pour les aider". Il appelle notamment à "ruiner la réputation de ce restaurant [Le Cénacle] sur tous les espaces en ligne où il est listé".

"Un ami est mort au Bataclan, j'ai tout mélangé", plaide le restaurateur

Des habitants de Tremblay-en-France, environ une vingtaine, sont allés demander des explications au restaurateur, dimanche après-midi, a rapporté le journaliste du Parisien en charge de la Seine-Saint-Denis.

"J'ai pété un plomb. Un ami est mort au Bataclan, j'ai tout mélangé", a plaidé le restaurateur, qui s'est excusé. "Des propos comme ça, ce n'est pas juste un pétage de plomb", ont rétorqué de jeunes adultes venus à sa rencontre. "On sait pas s'il s'excuse pour pas avoir de problème... ou s'il le pense vraiment", ont finalement déclaré des habitants de la ville au journaliste du Parisien.

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