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La radio publique en grève

Neuf syndicats appellent à un mouvement de grève de 24 heures à Radio France et RFI pour protester contre la remise en cause de la convention collective au sein des stations, ressentie comme un {"plan de destruction de l'audiovisuel public"}.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Radio France © France Info)

"Aujourd'hui à RFI, demain à France Télévisions, après-demain à Radio France et à l'INA. Il s'agit de licenciements secs, et pour que ces licenciements coûtent encore moins cher, l'Etat dénonce les conventions collectives de ces entreprises" accuse le SNJ-FO de Radio France.

Huit autres organisations syndicales de Radio France et RFI (Radio France Internationale), réunies au sein d'une intersyndicale, appellent les salariés des deux groupes de radio publique à cesser le travail pendant 24 heures. Les antennes (ainsi que le fonctionnement de ce site Internet) sont donc très perturbées depuis ce matin.

Un cortège, rassemblant plusieurs centaines de salariés de RFI et de Radio France, a défilé dans l'après-midi entre la place de l'Opéra et le ministère de la Culture. Une délégation intersyndicale devait être reçue au ministère.

Les syndicats dénoncent un "plan de destruction de l'audiovisuel public" mené par l'Etat et pointent du doigt les plans sociaux affichés ou rampants et la "casse des conventions collectives" .

En cause, le sabordage annoncé le 17 mars dernier de l'Association des employeurs du service public de l’audiovisuel (AESPA), conséquence directe de la loi sur l’audiovisuel public du 5 mars dernier ; celle qui prévoit que les PDG soient désormais nommés directement par l’Elysée. Cette loi a regroupé France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO sous une nouvelle entité, France Télévisions SA, qui n’est pas adhérente de l’AESPA. Et qui n’a pas l’intention de l’être. Comme France Télévisions représente à elle seule les deux tiers des salariés de l’audiovisuel public, l’AESPA estime qu’elle n’a plus de raison d’être. Elle a donc décidé de s'auto-dissoudre.

Le problème, c'est que la convention collective de l'audiovisuel public a été négociée et signée par cette même AESPA. Si l'association disparait, les conventions disparaissent aussi. Tous les accords sont donc dénoncés et chaque entreprise aura 15 mois pour renégocier une convention collective. D’où la très grande inquiétude des salariés...

Les organisations syndicales estiment que la remise en cause de la convention collective conduira à la "renégociation" des grilles salariales, à la "suppression des métiers considérés comme superflus" ainsi qu'à la "disparition d'acquis sociaux", et, surtout, augmentera "la possibilité de licencier à moindre coût lors des restructurations" .

Car c'est bien la perspective de plans sociaux dans les radios publiques qui est soulevée. Pour Jean-Paul Cluzel, PDG sortant de Radio France, c'est "une nouvelle possibilité de renouveler le "contrat social" de Radio France". Un dossier ultrasensible qu'il transmettra à son successeur plus que probable, Jean-Luc Hees, qui passait aujourd'hui son "grand oral" devant le CSA.

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