Cet article date de plus de huit ans.

Le Conseil de Paris approuve la piétonnisation des berges de Seine

Plus de trois kilomètres de voies vont être interdites à la circulation automobile sur la rive droite de la Seine.

Article rédigé par franceinfo
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La voie Georges-Pompidou, à Paris, le 10 septembre 2016. (MAXPPP)

Le Conseil de Paris a approuvé, lundi 26 septembre, la piétonnisation des berges de Seine, rive droite. La maire de la capitale, Anne Hidalgo, a salué une "décision historique, la fin d'une autoroute urbaine à Paris et la reconquête de la Seine". 

Quel tronçon doit devenir piéton ?

Le projet ferme définitivement la voie Georges-Pompidou à la circulation automobile sur 3,3 km du quai bas, de l'entrée du tunnel des Tuileries (1er arrondissement) à la sortie du tunnel Henri-IV (4e arrondissement). Quelque 43 000 véhicules circulaient chaque jour sur ces berges classées au patrimoine mondial de l'Unesco.

Qui est pour, qui est contre ?

Cette proposition a été approuvée par tous les partis de gauche (PS-PCF, PRG, PG) et les écologistes. Avant les débats, Anne Hidalgo avait affirmé que cette décision était "souhaitée par les Parisiens, bénéfique sur les plans urbain et culturel et absolument indispensable sur le plan sanitaire et environnemental". Anne Hidalgo, qui veut réduire la place de la voiture à Paris, a rappelé que la pollution de l'air provoquait "2 500 décès chaque année" dans la capitale et 6 500 dans la métropole. Le trafic "génère aujourd'hui les deux tiers des émissions de dioxyde d'azote et 56% des particules fines dans Paris", a-t-elle ajouté.

A droite, les groupes Les Républicains et UDI ont voté contre, tandis que le MoDem s'est abstenu. Côté opposition, Nathalie Kosciusko-Morizet, cheffe du groupe Les Républicains, a dénoncé un projet "conduit en force" sans concertation et qui "ne pouvait se concevoir qu'à l'échelle de la métropole". C'est aussi "un projet mal préparé, aux effets sur la qualité de l'air bien incertains"

"Il faut respecter l'enquête publique !" a lancé Sylvain Berrios, député-maire de Saint-Maur-des-Fossés (Val-de-Marne), en référence à l'avis défavorable de cette enquête qu'Anne Hidalgo n'a pas pris en compte. Le député-maire LR du 8e arrondissement, Pierre Lellouche, a de son côté lancé que "Paris [n'était] pas le Bucarest de Mme Ceausescu" en comparant la gestion d'Anne Hidalgo avec la dictature roumaine dans les années 1970 et 1980. Le projet est en effet critiqué depuis plusieurs mois, principalement à droite, où l'on dénonce la "thrombose" annoncée pour le trafic, et en banlieue.

Qui aura le dernier mot ?

Un arrêté municipal définitif suivra le vote dans quelques semaines. Il doit recevoir l'avis conforme du préfet de police de Paris, Michel Cadot, qui a le dernier mot en matière de circulation dans la capitale. En séance lundi, Michel Cadot a rappelé son devoir de s'assurer de la "fluidité" de la circulation dans la capitale, a annoncé un "comité technique de suivi" qui se réunira pour la première fois le 3 octobre et tous les deux mois. Il réunira Etat, collectivités, organismes de transports et d'études de qualité de l'air, associations d'usagers. La décision prévoit également un principe de réversibilité "si les perturbations étaient jugées trop importantes", avec un bilan à six mois et un an.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.