Le nombre d'actes antisémites a presque doublé en un an (Crif)

Ce sont 527 actes, actions ou menaces, antisémites qui ont été enregistrés entre le 1er janvier et le 31 juillet 2014, en France. Soit presque le double que l’an dernier à la même époque, où 276 actes de même nature avaient été recensés, a indiqué dans un communiqué le Crif, citant des chiffres établis par le Service de protection de la communauté juive (SPCJ) à partir de données émanant du ministère de l'Intérieur.

Plusieurs types de violence

Le Crif s’inquiète particulièrement de “l’apparition de nouvelles formes de violences”, comme “les attaques en bande organisée de lieux communautaires, les agressions planifiées et ciblées de synagogues, les actes de vandalisme des commerces juifs et enfin les attentats terroristes” envers la première communauté juive d’Europe.

Le SPCJ, organisme communautaire filtrant l'accès des synagogues notamment, précise dans un communiqué publié sur Facebook, que les actions antisémites comme les violences, attentats ou tentatives d'attentats, incendies, dégradations et vandalisme ont crû davantage (+126%) que les menaces propos, gestes, tracts, courriers, inscriptions, en hausse de 79%.

Le Crif appelle à des mesures préventives

Deux “pics importants” d’actes ou de menaces antisémites ont été enregistrés cette année. D’abord au mois de janvier, après l’affaire Dieudonné et en particulier le 26 janvier, au moment de la manifestation “Jour de colère”, organisée par une coalition de mouvements opposés au gouvernement. Des slogans antisémites, racistes et homophobes avaient été alors été scandés dans le cortège.

Le second pic important est celui de juillet, avec des incidents survenus près de synagogues en marge de manifestations pro-Gaza à Sarcelles (Val-d’Oise) et rue de la Roquette à Paris en particulier.

Dans son communiqué, le Crif "demande aux pouvoirs publics de renforcer les moyens dévolus à la protection des biens et des personnes, notamment à l'occasion de la célébration du Nouvel an juif", du 24 au 26 septembre, "et de prendre des mesures préventives".

Les organisations juives voient dans cette montée de l’antisémitisme l’un des principaux facteurs de la hausse spectaculaire de l’aliyah ( la “montée” vers Israël), avec 5.500 départs attendus pour toute l’année 2014. Un chiffre qui place la première fois la France en tête des pays d’émigration vers Israël.