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Le président quitte sa Poste

Le président de La Poste, Jean-Paul Bailly, a annoncé mercredi aux syndicats son départ du groupe, qu'il dirige depuis 2002. L'annonce a été officialisée jeudi matin lors d'un conseil d'administration, les syndicats demandaient depuis longtemps son départ.
Article rédigé par Clara Beaudoux
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Maxppp)

A 66 ans et après 11 années passées à la tête de La Poste, Jean-Paul Bailly a annoncé son départ aux syndicats. La décision a été officialisée jeudi matin lors d'un conseil d'administration, pendant lequel a également être présenté le nouveau plan stratégique 2013-2018 du groupe. 

Jean-Paul Bailly avait été reconduit fin 2011 pour un mandat de cinq ans, son actuel mandat court donc jusqu'à octobre 2014. Mais il souhaiterait passer la main à Philippe Wahl, actuel président de La Banque Postale. Les syndicats jugent "inquiétante " et même "incompréhensible " l'idée de "nommer un banquier à la tête de La Poste ". Le nouveau patron sera choisi par l'Etat, sa nomination devra être validée par les parlementaires.

Une entreprise profondément transformée

L'homme quitte les rênes d'une entreprise qu'il a largement fait évoluer : 80.000 emplois ont été supprimés, essentiellement des départs en retraite
non remplacés. Des bureaux de poste sont devenus
des agences postales ou des points de contact en zone rurale, et le nombre
de centres de tri a été divisé par trois.

Jean-Paul Bailly est aussi à l'origine de la création de la Banque postale en 2006, qui a été autorisée depuis à proposer des crédits à la consommation ou
des crédits immobiliers. C'est aussi lui qui a réussi à transformer cet ancien
établissement public à caractère industriel et commercial en société anonyme à
capitaux publics.

Un bilan social contesté

L'annonce de son départ n'est pas vraiment une surprise, Jean-Paul Bailly a invoqué de "gros problèmes de gouvernance ", selon le représentant de la CGT. Les syndicats dénonçent depuis plusieurs mois un "malaise persistant " et demandaient sa démission "au vu de son bilan désastreux sur l'emploi, les conditions de travail avec toutes  les conséquences dramatiques en matière de souffrance au travail ", selon le syndicat SUD. Jean-Paul Bailly avait lancé en mars 2012 un "grand dialogue" après le suicide de deux cadres sur leur lieu de travail en Bretagne.

Dernier épisode en date de ce "malaise persistant " : en avril dernier, les syndicats ont dénoncé "des paroles choquantes " du président dans un livre d'entretiens de grand patrons, il déclarait alors : "Mon diagnostic, c'est qu'il n'y a pas de malaise à La Poste, mais que certains postiers sont en difficulté quand se combinent, à l'occasion de situations de réorganisations, des échecs professionnels et des  fragilités personnelles ". La direction de La Poste avait indiqué que des propos avaient été "raccourcis " ou "synthétisés ".

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