Le téléphone "grand danger" a sauvé la vie de cette femme
Le gouvernement a annoncé vendredi la distribution de plus de 500 téléphones "grand danger", à destination des femmes victimes de violences conjugales. Déjà en expérimentation dans plusieurs départements depuis 2009, ce téléphone a fait preuve de son efficacité pour sauver des vies.
Le fonctionnement est simple : appuyer sur un simple bouton permet à la victime de joindre la police. Sylvie, quadragénaire mère de deux enfants, a été l'une des premières à l'utiliser, en 2011. Son mari, violent, venait de la menacer de mort avec une arme à feu, et elle était convaincue qu'il finirait par passer à l'acte. Elle s'enfuit et dépose plainte. Un procureur pionnier lui donne alors ce téléphone d'alerte encore expérimental. Quelques jours plus tard, il lui sauve la vie, alors que son mari l'agresse un couteau à la main.
"J'avais le téléphone 24 heures sur 24 avec moi, raconte Sylvie. Quand ça s'est passé, j'ai tout de suite appuyé sur le bouton orange. Là le centre d'appel m'a rappelé, et passé la police. " L'intervention a été très rapide, et son mari condamné à 15 ans de réclusion criminelle. Depuis le procès, Sylvie a rendu son téléphone d'alerte. Hier, lorsqu'elle a appris que le système allait être généralisé, "soulagée pour toutes les autres ", elle a eu les larmes aux yeux.
Une réponse pénale exemplaire pour les auteurs des violences
En septembre, 500 téléphones seront distribués à des femmes en danger, a expliqué la ministre de la Justice Christiane Taubira sur France Info. "Son efficacité est absolument incontestable, explique-t-elle. Nous tenions à le généraliser. C'est un dispositif extrêmement simple (...) qui permet une intervention rapide des forces de sécurité ".
Et si cet objet a pour intérêt de rassurer les femmes victimes de violences, Christiane Taubira assure "travailler également sur les auteurs " de ces violences, pour lesquels elle souhaite que "la réponse pénale soit exemplaire ". "Il faut également faire en sorte que la société n'accepte pas que des femmes meurent de coups d'autres personnes, déclare-t-elle. Et singulièrement de leurs épou x."
En France, tous les deux jours et demi, une femme meurt sous les coups de son compagnon.
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