Les éthylotests obligatoires en discothèques à l'automne
Les fêtards rentrant de boîte de nuit pourront tester leur taux d'alcoolémie avant de prendre le volant dès l'automne prochain.
Les exploitants de discothèques disposent d'un mois pour se mettre en conformité avec cet arrêté signé des ministères de la Santé, des Transports et de l'Intérieur, et issu de la loi de mars 2011 dite "Loppsi" (loi d'orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure).
_ Cet arrêté s'inscrit dans un contexte de nombreux accidents mortels liés à des taux d'alcoolémie trop élevés. En juillet dernier, une conductrice avait pris l'autoroute A7 a contresens. Elle sortait alors de discothèque et était fortement alcoolisée.
L'arrêté impose aux "débits de boissons autorisés à fermer entre 2h et
7h" de mettre à disposition du public "les dispositifs chimiques ou
électroniques certifiés permettant le dépistage de l'imprégnation alcoolique".
Le responsable de l'établissement devra "s'assurer qu'à tout moment la
demande de dépistage peut être satisfaite dans un délai inférieur à quinze
minutes" et proposer un nombre minimal d'éthylotests, qui est fonction de l'effectif accueilli.
Les éthylotests devront être signalés par l'inscription "Soufflez, vous saurez. Ici, pour savoir si vous pouvez conduire, demandez un éthylotest".
Mais cette loi a des limites puisque rien n'empêchera ceux dont le taux sera trop élevé de prendre le volant.
Sont concernés par cette mesure 2.500 discothèques en France et les bars à ambiance musicale, les cabarets, bars d'hôtel, soit près de 5.500 structures au total, mais pas l'immense majorité des bars de France qui ferment bien plus tôt.
_ Mais cet arrêté ne fait pas que des heureux. Le Syndicat national des discothèques et lieux de loisirs (SNDLL), principale organisation représentant cette profession y voit un texte "anti-boîtes de nuit" et a promis de s'y opposer.
Selon la Sécurité routière, 31% des accidents mortels sont imputables à
l'alcool et dans 92% des cas, le conducteur alcoolisé est un homme. L'insécurité routière reste la principale cause de mortalité des moins de 24 ans.
Camille Labrousse, avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.