Les plaques d’immatriculation "à vie" entrent en vigueur demain

Ces nouvelles plaques, caractères noirs sur fond blanc, sont constituées de trois blocs séparés d’un tiret : deux lettres, trois chiffres, deux lettres. Sur la partie gauche, le "F" pour France, surmonté du logo de l’Union européenne, et à droite, figure un numéro de département sous le logo de la région.

Ce nouveau système, qui s’applique à partir de demain pour les voitures, motos et camions, a pour objectif de simplifier la gestion des immatriculations, réduire les formalités pour les automobilistes et lutter plus efficacement contre les trafics de voitures.

Concrètement, au moment de l’achat du véhicule neuf, c’est le professionnel qui se connecte directement au SIV via Internet. Lequel délivre aussitôt le numéro définitif et un certificat provisoire d’immatriculation valable un mois. La carte grise parvient en moins d’une semaine au domicile de l’acheteur, ce qui a pour effet de supprimer les immatriculations en WWW.

"Jamais sans mon département"

La mise en service du SIV avait été le théâtre d’une vive polémique avec de nombreux élus locaux qui ne voulaient pas voir disparaître l’identifiant départemental. Un collectif de parlementaires baptisé "Jamais sans mon département" s’était même constitué pour faire pression sur la ministre de l’Intérieur.

Michèle Alliot-Marie a fini par céder. L’apposition des deux chiffres du département, à l’origine facultative, est finalement devenue obligatoire. Et désormais, c’est le propriétaire qui décide de ce qu’il veut afficher, et ainsi revendiquer. Par exemple - et tout à fait au hasard, un "75" d’origine corse pourra tout à fait préférer apposer un "2A" ou "2B" sur sa plaque, sous la tête de Maure au front bandé, si bon lui chante.

Autre liberté sur ce point : si un automobiliste décide, au fil du temps, de supprimer son identifiant régional ou d’en changer pour un autre, il pourra le faire autant de fois qu’il le souhaite. L’identifiant ne figure en effet ni sur la carte grise ni au fichier national des immatriculations créé en même temps que le SIV.

Initialement prévue pour le 1er janvier pour coïncider avec l’arrivée de la nouvelle carte grise, l’installation du SIV avait été repoussée de trois mois et demi à la demande des constructeurs, inquiets de ses effets dans la crise économique qui les frappe de plein fouet. Les deux autres phases du projet ont également été repoussées : au 15 juin pour les véhicules d’occasion, et à une date non précisée pour les autres opérations comme les certificats de non-gage.

Cette bascule profitera en tout cas aux fabricants français de plaques d’immatriculation, dont le chiffre d’affaires pourrait grimper de 20 à 40% pendant deux à trois ans (lire notre encadré ci-dessous).

Gilles Halais avec agences

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