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Les policiers et gendarmes sont près de sept fois plus victimes d'agressions physiques que la moyenne des travailleurs, révèle le ministère de l'Intérieur

Plus des deux tiers des injures, menaces et violences physiques que subissent les policiers et gendarmes se produisent sur leur lieu de travail contre seulement un tiers pour la moyenne des travailleurs. L'enquête porte sur la période 2013-2018.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des policiers en patrouille (illustration). (THIERRY COLIN / RADIO FRANCE)

Une analyse du Service statistique ministériel de la sécurité intérieure du ministère de l'Intérieur publiée jeudi 17 février montre que les policiers et gendarmes sont près de sept fois plus victimes de violences physiques que la moyenne des travailleurs et plus de deux fois plus victimes de violences verbales, pour la période 2013-2018.

>> En mai dernier, le gouvernement annonçait un durcissement des peines contre les agresseurs de policiers ou de gendarmes.

C'est la profession la plus ciblée par des violences. 10,9% des policiers (municipaux et nationaux) et des gendarmes ont été victimes de violences physiques sur la période 2013-2018 et 31,2% victimes d'agressions verbales, contre 1,6% et 14,3% en moyenne pour toutes les personnes occupant un emploi en France.

Suivent la Santé, le Social et les profs

Les autres professionnels les plus visés sont les professions intermédiaires de la santé et du travail social (2,9% d'agressions physiques et 20,9% d'agressions verbales), suivis par les professeurs des écoles, instituteurs et assimilés (1,6% et 18,2%).

Cette analyse est fondée sur les enquêtes Cadres de Vie et Sécurité, qui n'avaient pas de catégorie spécifique pour les forces de sécurité intérieure avant 2012. Les forces de l'ordre étaient inclues dans la catégorie "Policiers, militaires et assimilés". L'observation des témoignages dans cette catégorie englobante permet de constater une augmentation des violences plus forte pour les policiers, militaires et assimilés que pour les autres professions entre les périodes 2007-2012 et 2013-2018.

7,5% des policiers, militaires et assimilés avaient été victimes de violences physiques sur la période 2013-2018 contre 4,8% en 2007-2012 et contre une augmentation de 1,5% à 1,6% pour la moyenne des travailleurs. S'agissant des violences verbales, ça passe de 20,5% à 26,7%, contre 13,7% à 14,3% en moyenne.

Visés sur le lieu de travail

Les policiers, militaires et assimilés sont de plus en plus visés sur leur lieu de travail : la part des policiers, militaires et assimilés agressés sur le lieu de travail de 2007 à 2012 a progressé de 33% pour les violences physiques, 36% pour les menaces et 47% pour les injures à respectivement 66%, 68% et 64% entre 2013 et 2018.

D'ailleurs, 30,1% des policiers et gendarmes disent avoir subi des violences verbales sur leur lieu de travail (27,3% ont subi des injures, 23% des menaces) en 2013-2018 contre 5,9% pour la moyenne des travailleurs. Les professionnels de la santé et du travail social sont à 12,9%. 7,7% des policiers et gendarmes ont été victimes de violences physiques sur leur lieu de travail sur cette même période, contre 0,6% de tous les travailleurs. 1,7% pour les professionnels de la santé et du travail social.

Autrement dit, plus des deux tiers des injures (66%), menaces (69%) et violences physiques (71%) que subissent les policiers et gendarmes se produisent sur leur lieu de travail ou à proximité, contre seulement un tiers pour la moyenne des travailleurs.

Enfin, 60% des policiers et gendarmes victimes de violences physiques déposent plainte, contre moins de 30% de l'ensemble des personnes ayant un emploi, sur la période 2013-2018.

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