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Les réactions au projet de réforme des retraites

Il faudra travailler plus longtemps dès l'année prochaine. L'âge légal de départ à la retraite sera reporté à 62 ans en 2018. Il augmentera de quatre mois par an à partir du 1er juillet 2011. L’annonce du ministre du Travail Eric Woerth, qui présentait la réforme du gouvernement, provoque de vives réactions.
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Indignation à gauche

Selon Jean-Marc Ayrault, président du groupe socialiste à l'Assemblée nationale, ''c'est une mesure profondément injuste qui va toucher les ouvriers en premier lieu, c'est évident, ceux qui commencent jeunes, ceux qui travaillent dur''.

"C'est la réforme la plus injuste qui a été arbitrée par le président de la République, de renvoyer à 2018 l'âge légal de 60 à 62 ans" a pour sa part estimé François Hollande. "Ce qu'a choisi Nicolas Sarkozy c'est de faire payer les pauvres, faire payer ceux qui ont travaillé tôt" a rajouté l’ancien premier secrétaire du Parti socialiste.

"La fin de la retraite à 60 ans, c'est la fin d'un monde'', a déclaré mercredi Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de gauche, estimant que "c'est la base, c'est le terrain, c'est les petits qui vont payer''.

Pour Marie-George Buffet "c'est une parodie de négociation. Si le gouvernement veut bien entendre, nous avons des propositions alternatives." La secrétaire nationale du PCF estime qu’"il faut faire rentrer de l'argent pour que l'argent inutile dans les dividendes des actionnaires devienne de l'argent utile au service de la population".

Une réforme "juste" pour la droite

"Cette réforme va sauver notre système par répartition" a déclaré le porte-parole de l'UMP Luc Chatel. Il estime que la mise en place d'un système de pénibilité démontre "la justice et la justesse" du projet.

"Je voudrais saluer le travail qu'a fait Eric Woerth", a déclaré ce matin Alain Juppé. L'ancien Premier ministre et artisan de la réforme des retraites avortée en 1995, estime que celle présentée "est très ambitieuse et très complète. (...) Il y a des propositions intéressantes, notamment le développement du tutorat. (...) Les Français, qui ont beaucoup de bon sens, se rendent compte que la réforme est incontournable".

Pour le porte-parole de l'UMP Frédéric Lefebvre cette réforme "permet de sauver le système de retraite et d'être à l'équilibre en 2018 sans qu'aucune recette ne soit surévaluée." "La pénibilité et le travail très jeune sont protégés dans la réforme (...) les hauts revenus et le capital participent à l'effort et (...) la convergence entre le privé et le public est poursuivie."

Les réactions des syndicalistes

Jean-Claude Mailly demande "le retrait" pur et simple de l'avant-projet de loi. Pour le secrétaire général de FO, la réforme se révèle "injuste socialement" et "inefficace économiquement". Selon lui, le ministre du Travail Eric Woerth "transforme la dette en recettes", ce qui est "un tour de passe-passe".

Pour Jean-François Roubaud, président de la CGPME, la réforme est "assez équilibrée" et les "mesures prises relativement raisonnables". "On ne peut pas dire

Selon Laurence Parisot, il s'agit "d'un grand pas en avant". Toutefois, la présidente du MEDEF émet des réserves concernant certains dispositifs : ils "pourraient mettre en danger la compétitivité de nos entreprises". La patronne des patrons cite notamment l'annualisation des allègements de charge et l'augmentation des taxes pesant sur l'épargne salariale.

Caroline Caldier et Julie Rasplus avec agences

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