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Les salariés de SeaFrance entre angoisse, colère et écoeurement

Environ 300 salariés de la compagnie de ferries SeaFrance ont bloqué l'autoroute A1, au nord de Paris. Ils avaient quitté le tribunal de commerce de Paris assommés par la décision de liquidation. Ils accusent l'Etat, la SNCF et les instances nationales de la CFDT.
Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (YANN FOREIX / Le Parisien Maxppp)

Sur l'île de la Cité, au coeur de Paris, ils sont montés dans leurs bus entre des rangées de CRS. Mais une fois cette "escorte" policière derrière eux, ils sont redescendus de leurs sept bus pour montrer leur colère.Environ 300 salariés de SeaFrance, la compagnie de ferries de Calais dont la Justice a prononcé la liquidation, ont bloqué l'autoroute A1 au niveau du péage de Senlis, au nord de Paris, avec des barrages de fortune construits avec du matériel de chantier.

Ils ont empêché les voitures de passer dans le sens Paris-Lille et ils ont filtré le passage dans l'autre sens : "On est tous tétanisés par la décision. on n'a pas encore atterri. On se fait un petit peu voir ", explique un salarié. Certains automobilistes ont essayé de forcer le passage et les gendarmes sont intervenus vers 15h.

La décision du tribunal de commerce avait provoqué la stupeur des marins, parfois accompagnés de leurs enfants. La CFDT nationale a été accusée d'avoir "coulé le truc depuis le début ". "C'est honteux, ce ne sont pas des syndicalistes! ", pouvait-on entendre. François Chérèque a menacé de plusieurs exclusions et les salariés répondent "chasse aux sorcières".

D'autres ont interpellé l'Etat et le président de la République : "Sarko, tu as sali la France ", lançait l'un. "On est écoeuré. Tout ça, c'est des grosses magouilles politiques (...) Il y a des crapules en face de nous ", assène un responsable de la CFDT SeaFrance. Epuisés par la tension de ce conflit, certains ont fondu en larmes : "On les a vus déconstruire la boîte petit à petit. C'est un scandale ", dénonce un marin. Les responsables de la CFDT SeaFrance se tournent à présent vers Eurotunnel, qui avait annoncé son intention de racheter les bateaux pour les louer à la Scop. Mais c'était avant la liquidation.

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