Les SDF indésirables pour un office HLM de Saint-Ouen
Le grand ensemble de bâtiments concerné par cette affaire se situe en bord de Seine à Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), avec des barres d’immeubles et des tours en béton gris. Au total, un demi-millier d’appartements sont gérés par Saint-Ouen Habitat Public. Cet office HLM a commencé à poser des affichettes dans les entrées de ses immeubles. Il demande aux locataires de ne pas inciter les SDF à s'y installer.
Défense de nourrir les sans-abri. Sérieux ? Manifestement, oui. #SaintOuen pic.twitter.com/1D0lBTA57T
— Olivier Siou (@oliviersiou1) December 18, 2014
Les consignes recommandent aux habitants de ne pas ouvrir les portes à digicode aux SDF, de ne pas leur apporter d’éléments logistiques et de ne pas leur donner à manger. Non seulement l’office HLM liste des comportements à tenir, mais en plus il prévoit des sanctions s’ils ne sont pas respectés. Les documents font état de "risque d’expulsion" pour les locataires qui seraient trop généreux ou solidaires des SDF.
"On ferait pareil pour les pigeons"
Des locataires se sont dit indignés par la mise en garde, d’autres évoquent un délit de solidarité, mais certains soulignent la gêne occasionnée par les sans-abris lorsqu’ils s’installent pour dormir dans les halls. De son côté, Jean-Baptiste Eyraud, le président de l’association Droit au logement (DAL) a fait part de son émotion et se dit "choqué par le texte" et le ton employé, à quelques jours de Noël.
"On ferait le même texte pour les pigeons. Un bailleur social se permet de traiter en quelque sorte des êtres humains comme des animaux et en plus, il menace les locataires de représailles si jamais ils font acte de solidarité."
Le DAL a appelé à un rassemblement devant l’Hôtel de ville de Saint-Ouen samedi matin et l’association demande au maire de faire retirer les affichettes concernées. Dès aujourd'hui, vendredi, l'offfice HLM, a affiché dans les bâtiments un message présentant des "sincères excuses." Dans le document, le directeur général de Saint-Ouen Habitat Public explique que "la communication a échappé à son contrôle et ne reflète absolument pas la position des instances dirigeantes".
Au micro de France Info vendredi midi, Arnaud Bonnier a expliqué que "cette communication a échappé à son contrôle et, au fond, ne reflète pas du tout la position des instances dirigeantes de l'office ". "On a été alertés à maintes reprises par des locataires ou du personnel de l'office sur site relativement à des nuisances et à des problèmes liés à des occupations de personnes de l'extérieur, liées aussi à la présence de trafic de stupéfiant sur cet ensemble immobilier qui nous ont conduit de prévenir les locataires et (alerter leur) vigilance (sur ce) qu'ils doivent employer pour préserver leur cadre de vie ", s'est-il justifié.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.