Les visiteurs médicaux épinglés par l'Igas
Rien de neuf sous le soleil, diront certains. Sauf que c'est la première fois qu'un rapport officiel met en évidence tout un système plutôt sujet à caution. Celui de l'industrie pharmaceutique. D'ailleurs, les pouvoirs publics ne se sont pas vraiment précipités pour le rendre public. Terminé en septembre, le rapport est resté pendant quelques semaines au placard... Et pourtant, il ne vient pas de n'importe qui.
L'inspection générale des affaires sociales s'est donc penché sur l'information des médecins généralistes sur le médicament -- c'est le titre du rapport, consultable en ligne.
_ Et le constat n'est pas brillant : comme il n'existe pas vraiment de formation continue pour les médecins, ce sont les laboratoires qui s'en chargent. Et ils mettent le paquet.
Rouage essentiel du système : les visiteurs médicaux, ces VRP qui se faufilent entre deux consultations pour présenter au médecin les dernières nouveautés. “On estime à 330 le nombre moyen de visites reçues chaque année par un médecin généraliste” écrit le rapport. “Et quand on sait qu'il y a 60.000 généralistes en France, on arrive à près de 20 millions de visites de démarchage”. Un chiffre colossal. “L'industrie consacre ainsi près de trois milliards d'euros par an aux dépenses promotionnelles, soit 12% de son chiffre d'affaires.” Ce qui représente une progression, entre 1999 et 2005, de 48%.
Fort de ce constat, l'Igas propose ni plus ni moins qu'un “désarmement commercial” de l'industrie pharmaceutique. Réduire de moitié les dépenses, pour commencer.
_ Et renforcer le rôle de la haute autorité de santé (HAS). En faire “l'émetteur unique d'information sur le bon usage du médicament”. Un rôle qu'occupent aujourd'hui, quasi-exclusivement, les laboratoires.
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