Bénédiction des couples homosexuels : l'association SOS Homophobie accuse l'évêque de Bayonne de "légitimer" les thérapies de conversion

Contacté par franceinfo, l'évêché de Bayonne dément ces accusations.
Article rédigé par franceinfo
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Le logo SOS Homophobie sur un tee-shirt, le 2 août 2023. (XOSE BOUZAS / HANS LUCAS)

L'association SOS Homophobie accuse l'évêque de Bayonne-Lescar-Oloron, Marc Aillet, de "légitimer" la mise en œuvre de thérapies de conversion, rapportent lundi France Bleu Pays Basque et franceinfo, alors qu'un document du Vatican, publié le 18 décembre, autorise la bénédiction des couples en situation irrégulière "divorcés non-mariés" et homosexuels. Ce texte, signé par le pape François, précise qu'il s'agit d'une bénédiction en dehors de tout rite liturgique, comme par exemple le mariage. Rome précise aussi que ce texte suffit à donner un cadre aux prêtres concernés par ces bénédictions.

Dans une note publiée sur le site du diocèse vendredi 29 décembre, l'évêque de Bayonne-Lescar-Oloron, Marc Aillet, invite les prêtres du diocèse, "si les personnes le demandent, à leur donner une bénédiction, à condition que ce soit à chaque personne individuellement, en les appelant à la conversion et en les invitant à demander le secours de la grâce que le Seigneur accorde à tous ceux qui le lui demandent pour conformer leur vie à la Volonté de Dieu".

L'association SOS Homophobie dénonce cette prise de position. Elle estime que le prélat exige des conditions jugées discriminantes pour les couples homosexuels qui souhaiteraient recevoir cette bénédiction. Pour l'association, il s'agit clairement de "légitimer" les thérapies de conversion. Ces pratiques sont parfois aussi appelées thérapies de réorientation sexuelle, un ensemble de traitements pseudo-scientifiques dans le but controversé de tenter de changer leur orientation sexuelle pour la religion. Cette pratique est interdite en France.

L'évêché de Bayonne pointe "une interprétation erronée"

SOS Homophobie voit dans le texte de l'évêque "le déni de la personne, presque un chantage". "C'est une forme d'injonction à modifier son orientation sexuelle comme si c'était un choix", explique à franceinfo Véronique Godet, co-présidente de SOS Homophobie. Selon elle, Marc Aillet "parle de personnes engagées dans une activité homosexuelle ou se présentant comme telles", un postulat "à la fois blessant et réducteur". Elle dénonce également le fait que "chaque personne" soit reçue "individuellement". "On a un couple dont on dénie immédiatement l'existence, puisque c'est individuellement qu'on va rencontrer la personne en la fragilisant", estime Véronique Godet.

Sollicité par franceinfo, l'évêché de Bayonne pointe "une interprétation erronée" de la note de Mgr Aillet. Il ne s'agit pas de thérapie de conversion, précise l'évêché, mais d'une référence à l'Évangile qui "concerne tous les croyants".

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