Cet article date de plus d'un an.

Plan contre la haine anti-LGBT+ : la fondation Le Refuge "demande plus d'efforts de la part des pouvoirs publics" pour protéger les personnes transgenres

La fondation Le Refuge, qui vient en aide aux personnes LGBT+, estime sur franceinfo que le plan contre la haine présenté par le gouvernement lundi 10 juillet aurait pu "aller plus loin", notamment sur les discriminations contre les personnes transgenres.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un drapeau arc-en-ciel lors d'une manifestation à Toulouse en juillet 2022. (MATTHIEU RONDEL / AFP)

Alors que le gouvernement présente ce lundi son plan de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT+, Pacôme Rupin, directeur général de la fondation Le Refuge, estime lundi 10 juillet sur franceinfo que la transidentité est "l'un des sujets sur lequel peut-être le plan aurait pu aller plus loin". "Nous demandons plus d'efforts de la part des pouvoirs publics", exhorte-t-il, évoquant "notamment le fait de faciliter les démarches de changement d'état civil".

Le Refuge souhaite plus de pédagogie sur la transidentité

L'ancien député explique que son association accueille dans ses centres "beaucoup de personnes transgenres extrêmement discriminées, rejetées par leur famille ou plus globalement par la société". Le directeur général de la fondation Le Refuge considère que la protection des personnes transgenres "mérite une lutte spécifique et une sensibilisation du grand public". Il regrette en effet que le grand public "méconnaisse encore assez largement ce que représente la transidentité". 

Pacôme Rupin salue toutefois les avancées permises par le plan gouvernemental 2023-2026 de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT+. Dès la rentrée prochaine, les enfants de familles homoparentales pourront préciser dans leurs documents administratifs qu'ils ont deux pères ou deux mères. Le directeur général de la fondation Le Refuge estime que cette mesure "n'est pas du tout anodine". Il rappelle que pour les familles homoparentales "c'est assez violent de ne pas pouvoir remplir un formulaire avec la réalité de leur situation familiale". "Il était vraiment temps d'avancer sur ce sujet", lance Pacôme Rupin. Il souhaite que "toutes les démarches administratives soient inclusives et prennent [en compte] toutes les réalités aujourd'hui des familles".

"Les nouveaux financements vont dans le bon sens"

Le gouvernement prévoit également une enveloppe de 10 millions d'euros destinée à l'ouverture et au renforcement des centres d'accueil pour les personnes LGBT+, ce que salue Pacôme Rupin. Il rappelle que la fondation Le Refuge a d'ores et déjà "une vingtaine de locaux d'accueil répartis sur tout le territoire". Son directeur général considère qu'il "y a un besoin d'existence de ces centres sur les territoires ultramarins". Pacôme Rupin met en avance la nécessité de ces centres pour les "victimes de LGBTphobie" qui ont besoin "de pouvoir se rendre dans un lieu" afin d'être "pris en charge, écouté et accompagné. Ces nouveaux financements vont dans le bon sens et vont permettre de finaliser le maillage territorial", soutient-il.

Pacôme Rupin met aussi en avant les "efforts de formation faits ces dernières années" dans l'administration publique. La fondation Le Refuge, qui dispose d'un service formation et sensibilisation, constate être "énormément sollicitée ces dernières années par l'Éducation nationale, les hôpitaux, la police et la gendarmerie". Son directeur général regrette cela dit que ces efforts ne soient "pas encore à l'échelle et pas sur tous les niveaux de l'administration". Pour Pacôme Rupin, la formation de ces agents "a son importance" car l'accueil dans un commissariat "quand on est victime d'un acte LGBTphobe va changer la donne et va vous pousser à aller porter plainte". Il faut donc que les personnes LGBT+ "soient rassurées et sachent qu'elles vont trouver des personnes formées et en capacité d'écouter leurs problèmes et donc d'y répondre", ajoute-t-il.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.