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Libération publie un manifeste qui défend "la PMA pour tous"

La procréation médicalement assistée accessible à toutes les femmes, sans discrimination. C’est le message d’un manifeste publié ce vendredi dans le quotidien Libération. Il est signé de "343 fraudeuses". Des femmes qui tombent le masque pour briser les tabous.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Plus de 100000 personnes ont manifeste dans les rues de Paris le 24 octobre 2013 pour le passage au parlement du mariage pour tous et de l'accès à l'adoption et à la PMA © Maxppp/Jean Rene Auge/Wostok Press)

Couples hétérosexuels, homosexuels, femmes seules… La procréation médicalement assistée devrait être un droit pour tous. C’est en tout cas le message lancé dans un manifeste qui fait la Une de Libération ce vendredi matin.

Le quotidien consacre au total cinq pages de son édition papier à ce débat de société et à l’appel de "343  fraudeuses" comme elles se définissent (à retrouver aussi dans la version en ligne). Fraudeuses parce qu’elles ont eu illégalement recours à la procréation médicalement assistée (PMA) à l'étranger afin de fonder une famille. Illégalement parce qu’en France le recours à la PMA n’est autorisé que pour les couples hétérosexuels qui ne peuvent pas avoir d’enfants pour cause d'infertilité. Enfin, 343 signataires en référence à un autre combat, celui des "343 Salopes" qui en 1971 signaient un manifeste historique pour le droit à l’IVG en France.

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La pétition pour la PMA pour tous lancée la semaine dernière sur internet à l’initiative d’un couple de femmes mariées et soutenue par l'Association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL), a déjà recueilli 400 signatures de ces militantes ordinaires et le soutien de plus de 1.000 signataires de tous horizons, couples hétéros, médecins, psys mais aussi quelques personnalités politiques comme les députés écologistes Noël Mamère et Serge Coronado, indique Libération.

Flou juridique

Et si le débat  de société, nécessaire, continue de créer des divisions souvent à l’excès, c’est en partie parce que le gouvernement, après la loi du 17 mai 2013 sur le mariage pour tous et l’adoption,  a laissé le flou juridique s’installer, dénonce le texte. Pour preuve, les récentes décisions de tribunaux qui ont refusé à certaines femmes d’adopter l'enfant de leur épouse conçu par procréation médicalement assistée  à l'étranger, alors qu'elles sont mariées et que la loi sur "le mariage pour tous" permet d'adopter les enfants de son conjoint.

Outre la PMA pour tous, les "343 fraudeuses" réclament que la loi ouvrant l’adoption aux couples de même sexe soit appliquée partout en France. Elles demandent aussi l’égalité entre couples homosexuels et hétérosexuels pour l’établissement de la filiation de leurs enfants et les mêmes droits pour ces derniers que ceux des enfants élevés dans des familles homoparentales.

Le gouvernement n'a pas encore répondu à cet appel et peut-être ne le fera-t-il pas, ou bien par une fin de non-recevoir. En marge d'une visite au Vatican en avril, le Premier ministre Manuel Valls a en effet renvoyé le débat sur la PMA ... à 2017.

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Les pays où la PMA est ouverte aux couples de même sexe et aux célibataires : Canada, Etats-Unis, Israël, Royaume-Uni, Grèce, Espagne, Danemark, Finlande, Pays-Bas, Belgique.

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