Colère des policiers : comment l'exécutif s'empare du dossier
Alors que la colère policière gronde, le chef de l'Etat recevra les syndicats la semaine prochaine à l'Elysée. Dans cette volonté de reprise en main, François Hollande est aidé par les ministres de la Justice et de l'Intérieur.
La rencontre prévue la semaine prochaine avec les syndicats de policiers sera la deuxième du quinquennat à l'Elysée, après celle d'octobre 2015. La colère des policiers, qui s'est à nouveau exprimée jeudi 20 octobre, est un sujet sensible, avec un risque de récupération politique. C'est déjà le cas, en pleine primaire à droite, et du côté de Marine Le Pen, qui s'adresse directement aux policiers sur Facebook.
De quoi décider François Hollande, appuyé par l'Intérieur et la Justice, à prendre le dossier en main. Et à s'emparer d'un sujet régalien, qui l'éloigne de ses confidences livrées à deux journalistes du quotidien Le Monde, et de leurs désastreuses conséquences.
Hollande au devant des syndicats
Qui aura l’oreille du président de la République ? Les syndicats de policiers. Même s'ils sont débordés par leurs bases, ce sont eux les interlocuteurs légitimes puisqu'ils sont élus. La réunion se déroulera à l'Elysée, "en début de semaine", a déclaré François Hollande depuis Bruxelles dans la nuit de jeudi à vendredi.
L'Elysée a même devancé la demande des syndicats, puisque leur courrier demandant à rencontrer d'urgence François Hollande n'est arrivé que ce vendredi. L'Elysée va écouter et, d'après un conseiller, voir ce qui peut être fait en plus.
François Hollande adopte une attitude pragmatique sur la sécurité : ce qui n'était pas sa priorité au début du quinquennat l’est devenu avec l'actualité tragique du terrorisme. François Hollande se place aussi en position d'écoute. Le PS a-t-il eu raison d'accuser le FN d’être derrière les manifestations ? "C'était une connerie de dire ça", juge de façon cinglante un conseiller après les propos de Jean-Christophe Cambadélis.
Une contre-offensive coordonnée au sommet
Le garde des Sceaux a donné une interview au journal La Croix du vendredi 21 octobre. "Il faut mieux informer les policiers des suites judiciaires qui sont données à leur travail", déclare le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, qui souhaite aussi davantage de communication entre le Parquet et les commissariats.
Il y a aussi les messages que le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, répète aux policiers. Le ministre de l’Intérieur rappelle tout ce qui a été fait depuis 2012, et c'est loin d'être négligeable. Ce sont les 9 000 postes recréés après les 13 000 suppressions sous Nicolas Sarkozy. Ce sont, aussi, les 17 millions d'euros pour mieux équiper les brigades anti criminalité (BAC) et les gendarmes, en octobre 2015. Ce sont encore les carrières revalorisées à hauteur de 865 millions d'euros, une feuille de route sociale signée à l'Elysée au printemps 2016 par tous les syndicats sauf un.
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