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Jambes et têtes coupées, hémoglobine : les "experts" de la police scientifique posent dans une fausse scène de crime pour réclamer un meilleur statut

Pour faire entendre leur voix, 300 agents de la police scientifique en grève ont installé mercredi à Paris une fausse scène de crime devant la pyramide du Louvre. Ils réclament le même statut que celui des agents de la police nationale.

Article rédigé par franceinfo - Flavien Groyer
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'an dernier, le ministre de l'Intérieur; Christophe Castaner, a reçu les syndicats de la profession  mais selon eux, leurs revendications n'ont pas été entendues. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

"Castaner, t’es foutu, les "experts" sont dans la rue !", entendait-on scander, mercredi 15 janvier, devant le jardin des Tuileries, à Paris, où quelque 300 agents de la police scientifique avaient revêtu, cet après-midi-là, leurs masques et leurs combinaisons peintes de faux sang. Certains portent même le célèbre gilet gris de la police technique et scientifique, tandis que d’autres brandissent des pancartes. Une manière, pour ces "experts" de la police, en grève et venus de toute la France, de faire entendre leur colère.

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À l'entrée de ce parc du 1er arrondissement de la capitale, des agents s'affairent et installent leur scène de crime avec une bonne dose d'hémoglobine : des jambes et des têtes coupées.

On voit du sang, des cadavres, des choses pas belles : c’est notre quotidien. Et encore, je crois que la population n’est pas au courant de toutes les choses que l’on voit…

une manifestante

à franceinfo

Leurs missions vont du cambriolage, aux feux de véhicule ou même à des attentats. Une profession épuisante, selon Nathalie, un nom d'emprunt : "On travaille de jour comme de nuit, on est appelés 24h/24h, explique-t-elle. On peut être appelés trois ou quatre fois dans la nuit et il faut quand même être à 8h30 au service. J’ai 58 ans aujourd’hui et quand je fais une nuit blanche, c’est difficile de travailler le jour d’après…"

"On intervient souvent seuls"

Leur métier est également dangereux. "On intervient souvent seuls, pas forcément accompagnés, indique cette "experte", venue de Corse. Il est arrivé à des collègues de se retrouver face à face avec des auteurs d’infractions revenus sur les lieux..."

Aujourd’hui, nous travaillons souvent en civil : on n’est pas armés et pourtant, on est exposés aux mêmes risques que les collègues actifs.

une "experte"

à franceinfo

Aujourd'hui, la pénibilité de leur métier n'est pas prise en compte et tous souhaitent qu'on leur reconnaisse le statut de policier actif, c’est-à-dire celui de l'agent de la police nationale, avec les avantages qui y sont attachés. "Eux ont un statut dérogatoire et peuvent partir à la retraite plus tôt. Nous, non. Cela veut dire que l’on va devoir aller sur le terrain jusque 67 ans et cela va être compliqué...", poursuit l’agente, en poste depuis 2003.

L'an dernier, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a reçu les syndicats de la profession. Mais selon eux, leurs revendications n'ont pas été entendues. En France, on compte 2 500 agents de la police scientifique

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