Témoignage : deux agents racontent le malaise profond de la police, entre violences et inaction des pouvoirs publics
Alors que les violences à l'encontre des policiers ont tendance à se répéter de plus en plus fréquemment, deux agents racontent les actes auxquels ils sont confrontés et regrettent l'inaction des pouvoirs publics.
Laurent est, depuis cinq ans, gardien de la paix à Paris. Sophie travaille, elle, comme brigadière en banlieue parisienne. L'un et l'autre sont excédés par les violences auxquelles font face plus en plus souvent les forces de l'ordre. "La population violente vis-à-vis de la police est de plus en plus jeune, remarque Sophie. Ce sont des petits minots. On nous caillasse régulièrement, on nous jette des œufs... J'ai même vu des frigos tomber depuis les fenêtres."
Plus de 11 000 blessés en mission en 2019
La mort d'Éric Masson, survenue le 5 mai à Avignon (Vaucluse), a marqué une étape supplémentaire dans l'escalade de la violence. Les forces de l'ordre attendent désormais une réponse forte. "Cela nous fait vraiment mal au cœur, témoigne Laurent. En général, nos chefs de service font un petit discours puis, après la minute de silence, nous sommes très vite rattrapés par la réalité du terrain." Le malaise est profond dans les rangs de la police. En 2019, 11 217 policiers et gendarmes ont été blessés en mission, selon le ministère de l'Intérieur.
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