: Info franceinfo Près de 40% des gays et lesbiennes souhaitent avoir un enfant, une majorité privilégierait la PMA et la GPA, selon une étude
Ces résultats illustrent "une vague libératrice, assez nouvelle, qui permet aux LGBT de se penser à la fois LGBT et parent", réagit l'Association de défense des familles homoparentales, qui a commandé ce sondage.
Le désir de parentalité est partagé par une majorité de personnes LGBT : c'est l'un des enseignements d'une étude réalisée par l'Ifop pour l'Association des familles homoparentales (ADFH), que franceinfo et Têtu vous révèlent, mardi 25 septembre. Selon ce sondage, 52% des personnes LGBT – lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres – vivant en France et en âge de procréer (âgées de moins de 45 ans) souhaitent avoir des enfants au cours de leur vie. Pour beaucoup, ce désir de parentalité n'est pas une perspective lointaine : 35% déclarent leur intention de fonder une famille au cours des trois prochaines années. Peu ou prou la même proportion que celle observée chez l’ensemble des Français dans les enquêtes de l'Ined, l'Institut national d'études démographiques.
Ces résultats battent en brèche les préjugés selon lesquels les homosexuels, et notamment les gays, ne se projettent pas dans une perspective de construction familiale. Leur désir de parentalité est assez similaire à celle du reste des Français.
François Kraus, directeur des études politique-actualité à l'Ifopà franceinfo
Pour Alexandre Urwicz, président de l'ADFH, ces résultats illustrent "une vague libératrice, assez nouvelle, qui permet aux LGBT de se penser à la fois LGBT et parent". Dans le détail, ce désir de parentalité est exprimé par 39% des personnes homosexuelles, et même près de deux lesbiennes sur trois (62%), selon ce sondage. Il est diffusé le jour de la publication, par le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) d'un avis consacré, notamment, à l'extension de la PMA à toutes les femmes.
Les techniques de PMA largement plébiscitées
Pour fonder une famille avec un ou une compagne du même sexe, les personnes homosexuelles privilégieraient justement massivement des techniques comme la PMA (procréation médicalement assistée) ou la GPA (gestation pour autrui). Les gays et lesbiennes souhaitant avoir un enfant se tourneraient en priorité vers ces techniques de procréation médicalement assistée (58%), loin devant l’adoption (31%) ou la coparentalité (11%), c'est-à-dire le fait de concevoir et d'élever un enfant avec une personne du sexe opposé, homosexuelle ou non.
"Aujourd'hui, la légalisation de la PMA pour les couples de femmes répondrait à une demande réelle", analyse Alexandre Urwicz.
Si on devait continuer à interdire la PMA aux femmes lesbiennes, toutes ces femmes qui veulent être mères se verraient privées de maternité.
Alexandre Urwicz, président de l'ADFHà franceinfo
Mais "si la législation ne change pas, cela ne va pas empêcher les LGBT d’avoir des enfants et d’aller à l’étranger", poursuit François Kraus : 75% des personnes LGBT qui souhaitent avoir un enfant un jour se disent prêtes à recourir à la PMA ou la GPA dans des pays étrangers où ces pratiques sont légales et encadrées.
"Mettre toutes les femmes sur un pied d'égalité"
"Sauf que, dans les faits, cela pénaliserait les catégories les moins aisées", note le directeur de l'étude, car une telle démarche nécessite un important investissement financier. "Aujourd'hui, il y a une double injustice : une discrimination par l'orientation sexuelle et par l'argent, explique de son côté Alexandre Urwicz. L'enjeu, c'est de mettre toutes les femmes sur un pied d'égalité vis-à-vis de la procréation." Quoi qu'il en soit, l'homoparentalité est déjà une réalité, conclut François Kraus : près d’une personne LGBT sur trois déclare avoir déjà eu des enfants, dont 21% des lesbiennes et 10% des gays.
Etude de l’Ifop pour l’ADFH réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 23 mai au 6 juin 2018 auprès d’un échantillon de 994 personnes homosexuelles, bisexuelles et transgenres, extrait d’un échantillon global de 12 137 personnes représentatif de la population âgée de 18 ans et plus résidant en France métropolitaine.
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