: Vidéo PMA pour les couples homosexuels : "Il est temps que la France se mette au niveau des autres pays"
Selon une enquête Ifop, l'adhésion pour la procréation médicalement assistée et la gestation pour autrui augmente. Pour Alexandre Urwicz, de l'association des familles homoparentales, la France n'est toutefois pas au niveau de ses pays voisins.
À la veille des Marches des fiertés prévues ce samedi en France, l'association des familles homoparentales (ADFH), a fait réaliser un sondage Ifop sur ce que pensent les Français des sujets liés à l'homoparentalité, tels que la procréation médicalement assistée (PMA) et la gestation pour autrui (GPA). Globalement, l'adhésion des Français semblent augmenter depuis des années. Mais pour Alexandre Urwicz, président et cofondateur de l'association, invité de franceinfo vendredi 23 juin, la lutte contre l'homophobie reste une priorité. C'est, selon lui, une lutte pour "la liberté" qui reste "fragile" et "précaire". À ce sujet, il attend de la part d'Emmanuel Macron "des faits" et juge son début de quinquennat "en demi-teinte".
franceinfo : près de 60 % des Français interrogés sont favorables à la PMA, un chiffre qui progresse depuis 2013. Comment réagissez-vous à cette progression ?
Alexandre Urwicz : On voit que les Français sont en soutien sur l'ouverture de la procréation médicalement assistée pour les femmes lesbiennes. Pour les sujets sociétaux, les Français sont en avance sur le législateur. Aujourd'hui, c'est une petite hypocrisie puisque ces femmes se rendent en Belgique en Espagne et accouchent en France. Il est temps que la France se mette au même niveau éthique que les autres pays, concernant la PMA pour toutes les femmes.
La Marche des fiertés LGBT semble aussi être bien acceptée par les Français...
Trois Français sur cinq soutiennent la Marche des fiertés. Je voudrais parler aux deux sur cinq qui ne sont pas en empathie par rapport à cette marche et leur dire que, quand on marche dans Paris, c'est aussi pour Orlando, le massacre dans cette boite gay il y a un an, c'est aussi pour les homosexuels tchéchènes, qui sont victimes d'une purge sans précédent à quelques heures de Paris en avion.(…) La liberté, elle est fragile, la liberté, elle est précaire. Il faut la défendre. Il faudra toujours combattre les agresseurs et les porteurs de la pensée unique.
Quelle est l'opinion des Français sur la GPA ?
C'est un débat compliqué. En France, on a toujours eu un débat vis-à-vis de la gestation pour autrui, considérant qu'il ne fallait aborder le sujet de front mais le repousser. Les Français ont compris que lorsqu'on a recours à une mère porteuse, et que c'est encadré dans un cadre éthique avec des garde-fous comme au Canada et en Grande Bretagne, cette GPA est possible. En France ce n'est pas le sujet, ce n'est pas le calendrier politique de président de la République. Mais il a été parfaitement clair sur la reconnaissance des enfants nés par GPA de Français qui se rendent à l'étranger. Ces Français n'ont pas de livret de famille. Emmanuel Macron a été parfaitement clair sur le sujet. Il nous a confirmé qu'il n'était pas question de discriminer un enfant en fonction de son mode de conception. Ces enfants doivent avoir un état civil reconnu par la France
Avez-vous le sentiment qu'Emmanuel Macron abordera ces questions rapidement dans son quinquennat ?
J'attends des faits. Pour l'instant, c'est en demi-teinte. Je voudrais vous rappeler l'investiture de Christian Guérin qui a été finalement répudié par En Marche à cause de ses propos antisémites mais en même temps, Olivier Ceyrac, qui est aujourd'hui député a tenu des propos homophobes. On voit bien qu'il y a une distinction entre les discriminations. On tolère l'homophobie, on en fait même un député, alors que l'antisémitisme et le racisme, c'était une barrière infranchissable.
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