Mobilisation contre la rétention des sans-papiers
Les manifestants répondaient à l'appel de diverses associations dans le cadre d'une journée d'action européenne contre la rétention administrative des étrangers sans-papiers. Le projet de directive, objet d'une procédure de codécision avec le Conseil des ministres de l'UE, prévoit une harmonisation juridique avec une rétention pouvant aller jusqu'à 18 mois. En France, la rétention ne peut dépasser 32 jours. Dans sept autres pays de l'UE, elle est illimitée, tandis qu'elle atteint déjà 18 mois maximum en Allemagne et à Malte.
A Paris, 3.000 personnes ont défilé de la porte Dorée au centre de rétention de Paris-Vincennes, en réclamant "l'arrêt des expulsions et la fermeture des centres de rétention". La manifestation a été émaillée de légers incidents, lorsque des participants ont voulu déplacer des barrières disposées le long du centre. Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et des jets de pierre ont fusé, avant que les CRS ne chargent brièvement pour repousser la foule.
"Nous ne sommes pas là pour dénoncer les conditions de rétention mais pour dénoncer le fait même de mettre des gens dans des prisons administratives sans jugement", a déclaré Richard Moyon, porte-parole de RESF (Réseau éducation sans frontières), l'une des associations participantes. "Ils n'ont commis aucun crime et se retrouvent bannis de leur vie, de leur métier, de leur famille", a-t-il ajouté. En tête du cortège, se trouvaient aussi Arlette Laguiller (LO), Denis Baupin (Verts), Olivier Besancenot (LCR) et Mouloud Aounit (MRAP).
En fin de matinée, une dizaine de parlementaires avaient usé de leur droit de visite de ces centres, en se présentant aux portes de celui du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne). Ils étaient accompagné de militants et de personnalités.
Des manifestations ont été rapportées à Angers, Coquelle, Lyon, Marseille, Metz, Nantes, Toulouse et Rennes.
Une pétition européenne contre la directive compte à ce jour 25.000 signataires.
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