Mourad Benchellali, ex-détenu de Guantanamo, empêché de se rendre au Canada
Mourad Benchellali, qui a été reçu ces derniers mois à Matignon, au Sénat, et qui multiplie les conférences pour prévenir les jeunes des dangers du djihad, ne s'attendait pas en effet à rester sur le tarmac de l'aéroport Lyon-Saint-Exupéry, empêché de monter à bord de l'avion qui devait le conduire à Montréal.
Il y était invité à témoigner de son expérience de jeune homme parti en Afghanistan à 19 ans, pris au piège, dit-il, d'un camp de Ben Laden, puis emprisonné à Guantanamo de 2002 à 2004. Depuis, il milite activement contre le djihad dans plusieurs pays d'Europe.
"Visiblement on me considère toujours comme un pestiféré"
Mourad Benchellali déplore cette interdiction de vol émise par les Américains. "Malgré tout je n'ai jamais été condamné ou poursuivi par les Américains. Je ne comprends pas pourquoi ils m'empêcheraient de voyager. C'est comme s'ils ne m'avaient pas redonné ma totale liberté. C'est comme-ci je n'étais pas sorti complètement de Guantanamo ", réagit-il au micro de France Info. "On est dans la même logique. C'est toujours basé sur de la suspicion et visiblement on me considère toujours comme un pestiféré. Pourquoi est-ce qu'on m'empêche de voyager ? D'autant plus que j'y allais pour la bonne cause, pour faire de la prévention, pour rencontrer des jeunes dans un collège ", poursuit-il. "Ça me poursuit, au bout de tant d'années, j'ai l'impression que je ne vais jamais m'en sortir ", confie-t-il sur France Info.
Au Canada, les organisateurs de ces 48 heures pour la Paix espèrent encore que la situation pourra se débloquer. Dans un communiqué de presse, ils estiment que brimer ainsi les libertés favorise la radicalisation et alimente l'argumentaire des recruteurs terroristes.
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