Négociations orageuses chez Total
Les négociations semblent orageuses derrière les vitres de verre fumées du siège de Total, à La Défense. Lors d'une suspension de séance cet après-midi, la CGT, syndicat majoritaire du pétrolier français, a annoncé aux journalistes qui font le pied de grue sur le parvis, qu'il avait menacé de claquer la porte.
Les discussions, qui ont commencé vers 14h30, seraient dans une impasse selon les syndicats. La CGT parle d'un “dialogue de sourds” .
D'un côté, la direction campe sur ses positions : l'activité raffinage à Dunkerque va fermer, mais Total jure que l'emploi sera intégralement sauvegardé, y compris pour les nombreux sous-traitants. pour l'instant, peu de détails ont filtré sur les modalités d'application de cette promesse. Le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi a évoqué la possibilité d'un port méthanier. Une proposition refusée par les syndicats.
De l'autre, la vingtaine de représentants syndicaux venus de toute la France exigent une reprise d'activité raffinage à Dunkerque. Ils demandent que Total s'engage à effectuer le “grand arrêt” de la raffinerie nordiste, c'est à dire un arrêt de maintenance qui implique un redémarrage derrière.
Mais les syndicats sont venus à La Défense avec des projets plus larges. Ils réclament une table ronde sur l'avenir du raffinage en France. Ils voient en effet avec inquiétude Total fermer deux raffineries moyennes en Europe. La consommation sur le vieux continent a baissé de 25% depuis 2005, avance la direction. Mais les syndicats analysent ce repli comme une politique de délocalisation masquée. Ils soulignent que le pétrolier a ouvert une raffinerie ultra-moderne en Arabie Saoudite.
Trop vaste sujet, répond la direction, qui ne veut discuter que de Dunkerque et de l'avenir du site.
Parallèlement à ces discussions avec les syndicats, le PDG de Total, Christophe de Margerie a rencontré le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi. A l'issue de cette entrevue, le ministre a expliqué que Christophe de Margerie s'engageait “à tout faire pour maintenir une activité industrielle” à Dunkerque. Il assure que même si l'activité raffinage y cesse, le site ne fermera pas.
Pendant ce temps, les raffineries françaises de Total restent en grève. Et les syndicats affirment que la pénurie d'essence pourrait se faire sentir dès la semaine prochaine.
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