Démanteler la centrale de Fessenheim prendra "20 à 25 ans" selon l'ASN
Auditionné au Sénat, le président de l'Autorité de sûreté nucléaire assure que ce délai "n'empêche pas pour autant la mise à l'arrêt".
NUCLEAIRE – L'opération sera longue, bien que qualifiée de "démantèlement immédiat". Celui de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), dont la fermeture est prévue par le gouvernement d'ici 2017, "peut sans doute prendre 20-25 ans" a avancé mardi 16 octobre André-Claude Lacoste. Le président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) était auditionné au Sénat par l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques (Opecst).
Cinq ans pour décréter la fermeture
Selon André-Claude Lacoste, il faudra cinq ans entre le moment où EDF va commencer à constituer le dossier de mise à l'arrêt définitif et de démantèlement, et le moment où le décret pourra être pris. "Ça n'empêche pas la mise à l'arrêt, ça n'empêche pas un certain nombre d'opérations", comme le déchargement du cœur du réacteur, "mais ça empêche l'opération de démantèlement proprement dite".
Le calendrier est serré. L'Elysée avait rappelé son objectif la veille, dans un communiqué : "Les deux réacteurs de la centrale nucléaire de production d'électricité de Fessenheim seront arrêtés définitivement au plus tard le 31 décembre 2016."
Charles Buttner, président UMP du conseil général du Haut-Rhin, a dénoncé "toute la méconnaissance et le mépris du gouvernement pour notre territoire et nos populations", dans un communiqué mis en ligne par le quotidien L'Alsace. Il critique aussi "le mirage d'un démantèlement en douceur du site, préservant soi-disant les emplois" alors que 1 000 emplois directs et 2 000 emplois indirects sont selon lui menacés.
Une personnalité missionnée par le Premier ministre
L'Elysée a annoncé lundi que le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, confierait prochainement à une "personnalité qualifiée" la mission de préparer la fermeture anticipée de Fessenheim.
Cette personnalité sera "placée sous l'autorité de la ministre en charge de l'Energie" et elle aura "la mission de préparer cette fermeture dans des conditions économiquement, techniquement et socialement responsables".
Un seul nouveau réacteur pendant le quinquennat
"L'EPR de Flamanville [Manche] sera le seul réacteur de production d'électricité mis en service durant le quinquennat", a confirmé le Conseil de politique nucléaire (CPN), qui assure avoir "étudié les travaux en matière de sûreté nucléaire" après l'accident de Fukushima (Japon) survenu en mars 2011.
Le CPN a par ailleurs "confirmé l'engagement de réduction de la part du nucléaire de 75% à 50% à l'horizon 2025 dans la production d'électricité française", a précisé l'Elysée. François Hollande en avait fait une promesse de campagne.
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