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Loi d'accélération du nucléaire : les petits réacteurs modulaires SMR, une révolution ?

Emmanuel Macron veut relancer le nucléaire. En plus de six ou 14 réacteurs pressurisés européens (EPR), le chef de l'Etat souhaite également développer les petits réacteurs modulaires ou SMR. Un marché potentiel et une taille qui pourrait révolutionner le secteur.
Article rédigé par franceinfo - Guillaume Farriol
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Emmaneul Macron en visite sur le site de GE Steam Power System à Belfort, le 10 février 2022. (JEAN-FRANCOIS BADIAS / POOL)

Pour installer un petit réacteur modulaire (ou SMR pour Small modular reactor), il faut compter une dizaine d'hectares seulement, soit 10 fois moins qu'une centrale nucléaire. Et ils devraient pourtant prendre un peu de place dans les débats à l'Assemblée nationale : les députés débattent à partir de lundi 13 mars du projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires, dont l'examen promet d'être plus agité que prévu sur fond de controverses sur la sûreté nucléaire.  

>> Accélération du nucléaire : à quoi doit servir le projet de loi examiné à l'Assemblée nationale ?

Ces SMR qu’Emmanuel Macron veut développer pourraient donc être construits sur des sites industriels pour décarboner leur production. Ainsi, en plus des six ou 14 EPR en cours d'étude, le président de la République souhaite développer ces réacteurs d'un nouveau genre. EDF, le Commissariat à l'énergie atomique (CEA) et une dizaine de start-ups françaises s'y intéressent déjà de très près.

"L’objectif, c’est de pouvoir brancher cette technologie de réacteur à proximité d’un grand centre industriel pour proposer une solution alternative à l’utilisation, par exemple, du gaz, pour réussir à de détacher de sa dépendance au combustible fossile importé", explique Sylvain Nizou, co-fondateur d'Hexana, une start-up positionnée sur le développement d’un tel réacteur. 

Réutiliser des déchets nucléaires et sortir de la dépendance à l'uranium importé

Ces réacteurs modèles réduits sont, pour certains, basés sur des technologies innovantes comme un réacteur à neutrons rapides, par exemple, qui utilisent des déchets nucléaires pour tourner. "Cette technologie nous permet de réutiliser le combustible usé de la filière nucléaire actuelle, donc de nous sortir d’une dépendance à l’uranium importé", souligne Sylvain Nizou. 

>> Nucléaire : trois questions (centrales) sur la relance de l'atome voulue par la France

Le premier prototype est prévu d'ici 2030, mais il reste des obstacles à franchir, dont l’acceptabilité par la population. "Il va y avoir un besoin important de pédagogie et de vision globale, estime Stéphane Sarrade, le directeur des programmes énergies du CEA (Commissariat à l'énergie atomique) .

"Si nous ne sommes pas en capacité de décarboner notre industrie, il y a malheureusement de fortes chances pour qu’elle aille ailleurs."

Stéphane Sarrade, le directeur des programmes énergies du CEA

à franceinfo

Il faut aussi obtenir les autorisations du gendarme du nucléaire, lever les inquiétudes sur la sécurité de ces réacteurs et créer une filière industrielle pour les produire. 

Les SMR, un marché à fort potentiel - Reportage de Guillaume Farriol.

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