Risque de submersion de l'EPR de Gravelines : "Je n'imagine pas qu'on puisse fermer un outil industriel d'un tel coût", lance une chercheuse

Dans un nouveau rapport, l'ONG avance que l'infrastructure du Nord fait face au risque de se retrouver les pieds dans l'eau d'ici 2100.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire pour le Conservatoire national des arts et métiers, invitée sur franceinfo le 3 septembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Je n'imagine pas qu'on puisse fermer un outil industriel d'un tel coût", déclare jeudi 3 octobre sur franceinfo Emmanuelle Galichet, enseignante-chercheuse en physique nucléaire pour le Cnam (Conservatoire national des arts et métiers), après la publication d'un rapport de Greenpeace qui dénonce une prise en compte insuffisante du risque de submersion marine de l'EPR de Gravelines. 

Deux EPR2, des réacteurs à eau pressurisée de nouvelle génération doivent être bâtis sur une plateforme de 11 mètres de haut, pour un début d'exploitation à horizon 2040 dans la centrale, située près de Dunkerque (Nord), qui abrite déjà six réacteurs. La chercheuse rappelle qu'une "réévaluation de sûreté et une veille climatique au niveau d'EDF" ont lieu "tous les dix ans". "Si par hasard, il y avait des changements, ils seront réévalués et réintégrés dans les prochaines visites décennales des réacteurs". 

Le parc va pouvoir résister à une hausse des températures de 2 à 3 degrés d'ici la fin du siècle, selon Emmanuelle Galichet, car "il n'y aura pas des années entières à 50 degrés en extérieur en France". Au moment où la température monte, il suffit de "descendre la production, la diminuer, ou l'arrêter", estime la chercheuse. "Je ne suis pas aussi alarmiste que Greenpeace", assure la chercheuse. "Au pire, si on se rend compte que le monticule de 11 mètres n'est pas assez haut, il y aura une demande de l'ASN pour relever ou trouver un autre système de sauvegarde, de manière à améliorer la résilience des EPR2", conclut-elle.

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