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"Nuit debout" : pas de parti, pas de chef, une organisation "horizontale"

Le mouvement commencé à Paris place de la République il y a une semaine s'étend maintenant à plusieurs villes en région, avec le souhait de ne pas se ranger sous des drapeaux politiques ou syndicaux.
Article rédigé par Mathilde Lemaire
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  ("Nuit debout" à Paris © Radio France / Mathilde Lemaire)

Dans la nuit de mardi à mercredi, la sixième "nuit debout" parisienne s'est déclinée dans plusieurs villes, Toulouse, Rennes, Nantes ou encore Strasbourg. Des rendez-vous nocturnes qui veulent échapper aux codes classiques des politiques ou des syndicats, mais avec une référence aux Indignés espagnols de 2011.

"Zéro drapeau, zéro leader"

A l'origine du mouvement "Nuit debout", on repère le collectif "Convergence des luttes" lancé par le journal alternatif  Fakir. 300 personnes environ aux différents profils, étudiants, retraités, sans papiers, agriculteurs, chômeurs ont été rejointes depuis huit jours par plusieurs centaines d'autres participants.

Quelle organisation pour le mouvement "Nuit debout" : le reportage de Mathilde Lemaire place de la République à Paris

Certains participants sont militants de longue date mais ils n'affichent pas trop leur étiquette. "Nuit debout" c'est "zéro drapeau, zéro leader" dit Josselin, un jeune précaire de 23 ans qui vit sa première mobilisation.

"On essaie d’avoir un fonctionnement le plus horizontal possible, avec des décisions prises par tout le monde. C’est une expérience démocratique très intéressante".

Pas de parti, pas de chef mais des "commissions". Irène, une étudiante de 20 ans fait partie de la "commission logistique". "Là, j’ai monté des enceintes, j’ai réceptionné des dons" explique-t-elle ajoutant qu'il existe aussi une "commission communication, une commission action, l’espace infirmerie"

Pierre, un musicien de 33 ans, donne un sens à cette structure qu'il ne veut pas voir récupérer. Pas de modèle, si ce n'est une référence aux Indignés espagnols au moins pour "la méthode" .  

"Les gens se donnent des référents, qui changent à intervalles réguliers pour qu’il n’y ait pas d’appropriation, mais pour que l’information circule" : Pierre, participant à la Nuit debout à Paris

Les propositions des commissions sont débattues lors des assemblées générales pendant lesquelles les prises de parole n'excèdent pas cinq minutes.

Les interventions sont ponctuées d’expressions et d’attitudes empruntées aux Indignés espagnols, "un langage des signes pour éviter la cohue" explique un participant.

"Quand on est d’accord, on applaudit de cette manière-là, les mains en l’air, on les secoue aux dessus de notre tête. Quand on n’est pas d’accord, on fait une croix au-dessus de notre tête avec les poignets. Quand quelqu'un commence à trop parler, on fait un système de roulement." 

En plus des AG, des cahiers de doléances se sont ouverts. L’un des souhaits récurrents concerne la rédaction d'une nouvelle Constitution pour une 6ème République.

  (Mouvement "Nuit Debout" : les gestes pouvant être utilisés lors des assemblées © Idé)
 

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