"Personne ne pourra effacer ça" : victime des centres dentaires low cost Dentexia, Yuri témoigne de ses souffrances au quotidien
Cinq ans après l'affaire Dentexia, l'Assemblée nationale renforce l'encadrement des centres de santé dentaires et ophtalmologique low cost pour éviter de nouveaux drames. Yuri, victime de ces centres dentaires, reste encore aujourd'hui traumatisé.
"Je ne suis pas en dépression mais déjà rien que la douleur physique, je l'ai encore dans ma tête." Cinq ans après, le traumatisme est tel que Yuri ressent encore des douleurs fantômes. Cet homme faisait partie des près de 3 000 patients victimes des centres dentaires low cost Dentexia, désormais liquidés. Ils s'étaient plaints d'avoir été mal soignés ou abandonnés en cours de traitement. Pour Yuri, ça a été "trois ans de douleurs permanentes, jour et nuit. Vous ne vivez plus, vous êtes comme un esclave de la douleur. Personne ne pourra effacer ça."
Yuri a encore dans la bouche les implants posés à l'époque. Certains se sont infectés et parce qu'il avait déjà pris un crédit, il a dû emprunter de l'argent à des amis pour les faire retirer chez un dentiste sérieux cette fois, mais seulement une partie. "J'ai fait vraiment ce qui me permet d'être sûr que je peux manger, mâcher, et qu'il n'y aura pas de problème grave pour ma santé, explique-t-il. Mais je n'ai pas tout démonté parce que je n'en ai pas les moyens. Il y a une partie qui reste encore."
Quand il marche, Yuri revit le traumatisme presque à chaque coin de rue, car ces centres ont poussé comme des champignons. La chaîne "Proxidentaire" est à son tour dans le collimateur de la justice. "Il n'y a que du low cost, se désole Yuri. J'espère qu'ils font des soins un peu mieux, qu'ils ont des matériaux de meilleure qualité par rapport à ceux qui nous étaient mis dans la bouche à l'époque."
"Je m'en suis sorti qu'avec des douleurs abominables, mais je sais que des gens sont défigurés."
Yurià franceinfo
Pour éviter ces drames, ces traumatismes, ces centres dentaires low cost devront donc prouver leur conformité médicale et déontologique : se soumettre à des visites de contrôle et obtenir un agrément pour pouvoir ouvrir. L'Agence régionale de santé (ARS) y veillera. Yuri espère que cela évitera à d'autres les souffrances qu'il vit encore aujourd'hui. "Aujourd'hui, on dit qu'on va le faire mieux et plus contrôlé, je le souhaite, espère-t-il. Quand vous faites souffrir les gens gratuitement juste pour de l'argent, il faut que vous répondiez de vos actes. Pour que les autres qui voudraient essayer de le faire comprennent que s'ils le font, il y aura une sentence."
En cas de manquement, l'ARS pourra leur infliger une amende administrative maximale de 150 000 euros assortie d'une astreinte de 1 000 euros par jour.
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