Petroplus : les menaces à peine voilées des syndicats
La direction de la raffinerie
Petroplus de Petit-Couronne (Seine-Maritime), à l’arrêt depuis le début du
mois, assure être en mesure de payer les salaires de janvier. Mais la suite
dépendra du tribunal.
Un administrateur judiciaire et un mandataire vont être
nommés, chargés de trouver des liquidités et surtout, un repreneur éventuel
pour le site.
Cette procédure permet de protéger la raffinerie de Petit-Couronne après l'annonce de l'insolvabilité de sa maison-mère.
"Certains salariés sont prêts à faire péter la baraque. On a des bacs de produits, on risque de voir la fumée noire de loin"
Un sursis de six mois. Mais l’urgence
est de redémarrer l’outil de production, qui ne peut pas rester à l’arrêt
éternellement.
C’est ce que l’intersyndicale CGT-CFDT-CFE-CGC est allée dire
mardi après-midi dans les étages de Bercy. A la sortie de cette rencontre au
ministère de l’Industrie, la colère était palpable, et les menaces à peine
voilées : "Pour l’heure
on arrive à faire face aux salariés en leur expliquant qu’on fait pour le
mieux. Mais le jour où une brèche va s’ouvrir, on ne sera plus maître de rien", avertit Nicolas Vincent, coordinateur CGT.
Un autre représentant CGT, Yvon Scornet, se fait plus menaçant : "Certains
salariés sont prêts à faire péter la baraque. On a des bacs de produits, on
risque de voir la fumée noire de loin. Puisqu’on ne veut plus de nous, on ne
rendra pas la raffinerie (…) Si on monte à Paris, ça ne va pas être
juste pour distribuer des papiers dans la rue".
A l’issue de cette rencontre avec les syndicats, le ministre de l’Industrie
a publié un communiqué. Plusieurs repreneurs potentiels de la raffinerie de
Petit-Couronne ont été reçus, assure Eric Besson, ajoutant que le gouvernement
travaille à une reprise rapide de l’activité.
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