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Peut-on vendre aux enchères des objets liés à la torture ?

"Peines et Châtiments d'Autrefois" : c'est ainsi que la maison Cornette de Saint Cyr intitule la vente de 350 objets de torture de la collection de l'ancien bourreau Fernand Meyssonier. Plusieurs associations de défense des droits de l'Homme dénoncent une initiative "choquante et contraire à toute morale".
Article rédigé par Sylvie Johnsson
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

Un pilori proposé aux enchères  à partir de 400 euros ; des instruments pour la question : 5000 euros; une machine à décapiter reconstituée : 200 euros; un carcan pour deux personnes: 800 euros ; et des poucettes qui servent à comprimer lentement les pouces ou les doigts de la victime, compresse lentement les pouces ou les doigts de la victime: : 50 euros.

Une vente d'objets liés à la torture qui révulse l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture, Amnesty International France, la Ligue des droits de l'Homme, le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples et l'association Primo Levi. Toutes ces associations ont donc interpellé "le
gouvernement pour que le contenu de cette collection rentre dans le patrimoine
historique et non privé".

Henri Pouillot, du Mrap, ne décolère pas:  "On refuse que des gens puissent
escompter faire 200.000 euros de recettes sur des objets aussi
morbides. S'ils ont une valeur
historique, il faut les mettre dans un musée, mais on ne peut pas laisser se
disperser, auprès de particuliers, de tels instruments de torture."

Selon Me Bertrand Cornette de Saint Cyr, cette vente  "ne comprend aucun objet concernant la guerre d'Algérie : "la guillotine est une simple réplique réalisée sur commande bien après,
dans le seul but d'enrichir la collection".
Elle a d'ailleurs été retirée de cette vente : "Nous avons décidé finalement de ne pas mettre en vente cette réplique de guillotine. Nous estimons qu'il s'agit d'un objet contemporain, trop proche dans l'histoire, avec une base émotionnelle pas suffisamment éloignée. Nous laissons les générations futures décider de sa cession."

 

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