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Plus de 260 viols ou tentatives par jour en France, mais seulement une trentaine de plaintes

Le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes a publié, mercredi, des chiffres sur la situation en France.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Pour 27% des Européens, le viol est "acceptable" sous certaines conditions, selon une enquête publiée le 25 novembre 2016. (MAXPPP)

Des chiffres "alarmants", qui indiquent une trop "grande tolérance sociale" du viol. Trop peu de victimes déposent plainte pour viol ou tentative de viol, s'est inquiété, mercredi 5 octobre, le Haut Conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes. Selon ses chiffres, près de 90% des cas ne donnent pas lieu à une suite judiciaire.

Sur une année, en France, 84 000 femmes âgées de 18 à 75 ans et 14 000 hommes déclarent avoir été victimes de viol ou tentative de viol, selon une moyenne établie sur la période 2010-2015*. Or, par exemple, seules 10 461 plaintes de femmes et 1 655 plaintes d'hommes ont été déposées entre novembre 2014 et octobre 2015.

Une femme sur cinq victime de violence sexuelle

Or, en 2014, moins de 1 100 faits ont été condamnés judiciairement. Parmi les condamnés figurent 765 hommes de plus de 15 ans, 304 hommes de moins de 15 ans et six femmes.

Au total, 20,4% des femmes déclarent avoir été victimes d'au moins une forme de violence sexuelle. Pour 6,8%, il s'agissait d'un viol et pour 9,1% d'une tentative de viol. Plus d'une fois sur deux, la victime a moins de 18 ans. Dans le cas des viols et des tentatives de viol, neuf femmes sur dix connaissent leur agresseur.

Pour une "campagne nationale contre le viol"

"La tolérance de la société commence à diminuer grâce aux actions conjuguées des associations féministes et à l'amélioration des lois : reconnaissance du viol conjugal, loi sur le harcèlement sexuel, loi sur la prostitution, selon le Haut Conseil à l'égalité. Cependant, l'hypersexualisation et l'hypercommercialisation continuent à poser problème."

L'instance préconise le lancement d'une "première campagne nationale contre le viol". Elle en appelle aussi à la responsabilité des médias, regrettant la classification de ces violences "dans la rubrique faits divers, pas replacées dans le contexte global de la domination masculine", et le fait que soient invoquées des "justifications" (soirée alcoolisée, détresse sentimentale ou rupture récente, par exemple).

Sur le plan judiciaire, le Haut Conseil à l'égalité propose notamment de mieux protéger les mineurs, qui représentent 60% des victimes de viol, en instaurant un seuil d'âge (13 ans) en-deçà duquel le non-consentement est présumé. Il suggère aussi d'allonger les délais de prescription des viols (de 10 à 20 ans pour une victime majeure) et des délits sexuels (de 3 à 6 ans).

* Estimations réalisées à partir des réponses données par un échantillon représentatif de Français.e.s dans une enquête de victimation en population générale, Insee/Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales.

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