Les évêques de France signent une déclaration contre l'extension de la PMA
Dans cette déclaration, publiée jeudi, la Conférence des évêques de France insiste sur l'importance de la "référence paternelle".
Le texte s'intitule "La dignité de la procréation". Dans une déclaration commune, publiée jeudi 20 septembre, l'ensemble des évêques de France réaffirment leur opposition à l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes célibataires et aux couples de lesbiennes, insistant sur l'importance de la "référence paternelle".
Cette déclaration de la Conférence des évêques de France (CEF) intervient moins d'une semaine avant la publication de l'avis du Comité consultatif national d'éthique (CCNE), sur l'ensemble des sujets de bioéthique débattus lors des états généraux. En 2017, le CCNE s'était prononcé en faveur de l'extension de la PMA. Cet élargissement doit figurer dans la prochaine révision de la loi de bioéthique.
"L'Eglise catholique, soucieuse de la valeur de la fraternité, tient à faire connaître son inquiétude sur la société que préparerait une évolution législative étendant l'usage des techniques" de PMA, écrit la CEF dans cette déclaration. Une telle extension "écarte dès le principe la référence biologique et sociale à un père", défend l'épiscopat.
Pour les évêques, un "risque de marchandisation"
Les évêques évoquent "cinq obstacles éthiques majeurs" à l'extension de la procréation médicalement assistée. "La suppression juridique de la généalogie paternelle porterait atteinte au bien de l'enfant, qui serait privé de sa référence à une double filiation", estime la CEF. Cela "encouragerait socialement la diminution, voire l'éviction des responsabilités du père", poursuivent-ils.
Pourrions-nous accepter collectivement que l'homme soit considéré comme un simple fournisseur de matériaux génétiques et que la procréation humaine s'apparente ainsi à une fabrication ?
La Conférence des évêques de Francedans une déclaration
Au sujet de l'accès à la PMA pour les femmes célibataires, les évêques de France craignent une autorisation de PMA "post mortem", se demandant si c'est dans"l'intérêt de l'enfant d'être engendré (...) dans un tel contexte de deuil". Autre obstacle, selon les religieux : "le risque de marchandisation" si le don de sperme devait être rémunéré.
La CEF s'inquiète également d'une éventuelle transformation du "rôle de la médecine". "Comment établir les priorités de soin et de son financement si le critère n'est plus celui de la pathologie médicale ?", questionnent-ils.
L'épiscopat craint aussi que l'argument de l'égalité soit brandi et conduise "à la légalisation de la gestation pour autrui". "En effet, la référence à l'égalité, indissociable de la dignité, s'applique tout autant aux femmes qu'aux hommes".
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