Orpea : "Les sociétés cotées en Bourse et qui gèrent du soin, c'est complètement incompatible", estime un ex-cadre infirmier
Le groupe d'Ehpad présente ce mardi un plan destiné à redresser ses comptes et son image après les révélations sur des cas de maltraitances. Mais pour Laurent Garcia, les intérêts des résidents sont incompatibles avec ceux des "investisseurs".
"Les sociétés qui sont cotées en Bourse et qui gèrent du soin, c'est complètement incompatible", estime mardi 15 novembre sur franceinfo Laurent Garcia, infirmier, ancien salarié à la maison de retraite Orpea de Neuilly-sur-Seine. La nouvelle direction d’Orpea présente ce mardi à Paris son plan qui vise à redresser les pratiques et l’image de l’entreprise qui rassemble 71 000 salariés, dont 26 000 en France, neuf mois après les révélations sur des cas de maltraitance contre des résidents.
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"Tant que ce groupe sera coté en Bourse, il y aura des problèmes", insiste l’infirmier qui est à l’origine de l’enquête de Victor Castanet "Les Fossoyeurs", publiée en janvier aux éditions Fayard et qui décrit des maltraitances dans les établissements du groupe. Les sociétés cotées en Bourse "doivent répondre à deux injonctions paradoxales" a-t-il expliqué : "Satisfaire les investisseurs et satisfaire les résidents et les familles" et "ce n'est pas possible".
Des grèves de salariés Orpea
Le groupe gère plus de 350 établissements en France. Des salariés et des dirigeants "ayant eu des comportements contraires à l'éthique", selon les mots employé par Orpea, ont été licenciés après les révélations du journaliste. La direction a également promis des embauches, mais "à l'heure actuelle, il n'y a rien", indique Laurent Garcia.
Des salariés continuent de se mobiliser dans certains établissements du groupe pour obtenir des meilleurs salaires et conditions de travail : "Il y a des grèves de salariés, notamment à Caen. Des auxiliaires de vie font grève depuis trois semaines. Je discutais avec une auxiliaire de vie de Caen qui me disait que depuis vingt ans, ils n'avaient pas été augmentés", a-t-il raconté, avant de conclure : "Les dirigeants ont changé, mais certainement pas les pratiques".
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