: Vidéo Maltraitance dans les Ehpad : "C'est tolérance zéro sur les pratiques illégales", assure le directeur général d'Orpea
Depuis la sortie du livre-enquête Les Fossoyeurs de Victor Castanet il y a un an, "c'est tolérance zéro sur les pratiques illégales et sur les pratiques financières d'optimisation", assure mercredi 25 janvier sur franceinfo Laurent Guillot, directeur général d'Orpea. Sans ce livre mettant en lumière les scandales de maltraitance dans les Ehpad du groupe Orpea, "rien n'aurait changé" dans les établissements, concède Laurent Guillot.
"Allez-y contrôlez-moi je n'ai plus rien à cacher", lance Laurent Guillot en direction du gouvernement. Depuis un an, 1 400 Ehpad ont été contrôlés, selon le ministre des Solidarités, de l'Autonomie et des Personnes handicapées, Jean-Christophe Combe. Se targuant d'avoir mené d'importants changements au sein de son groupe, le directeur général d'Orpea appelle l'exécutif à renforcer les contrôles et à augmenter les moyens des Agences régionales de Santé pour mener ces contrôles, y compris des contrôles inopiné.
Une trentaine de départ à la direction générale
Arrivé en juillet 2022, Laurent Guillot précise les changements apportés, depuis la sortie du livre, et notamment le départ de trente personnes au sein de la direction générale. Le patron d'Orpea salue le rapport publié lundi par la Défenseure des Droits, Claire Hédon, qui demande un ratio minimal d'encadrement des résidents d'Ehpad à huit équivalents temps plein pour dix patients. "Elle a raison sur le constat qu'il faut suffisamment de personnel pour accompagner nos personnes âgées", reconnaît le patron d'Orpea. Il assure avoir augmenté de 10% le taux d'accompagnement entre le début et la fin de l'année 2022.
"Ça veut dire quatre ou cinq personnes de plus par établissement, donc nous sommes très légèrement en-dessous de 8 salariés pour 10 résidents recommandés par la Défenseure des droits", souligne Laurent Guillot. Après avoir embauché "près de 800 personnes par mois sur les quatre premiers mois de 2022", il soutient qu'il continuera à "embaucher en 2023". Laurent Guillot promet également qu'il "n'y a pas de rationnement" des résidents, comme il avait été dénoncé dans le livre-enquête de Victor Castanet. Ainsi, selon Laurent Guillot, entre "2021 et 2023 le coût du repas a augmenté de 35%, avec plus de produits frais, bio et locaux".
"Un métier très difficile, sur lequel des erreurs arrivent"
Malgré ces améliorations, Laurent Guillot refuse d'affirmer catégoriquement qu'il n'y a plus aucune maltraitance. "Personne du public, du privé ou de l'associatif ne peut dire qu'on est à l'abri d'une erreur", admet le patron d'Orpea. Il décrit "un métier très difficile, sur lequel des erreurs arrivent". Mais Laurent Guillot assure faire son "maximum, tout [son] possible pour donner les moyens à [ses] équipes de faire le mieux possible leur travail". "Il faut travailler sans arrêt pour améliorer la qualité du soin et de la qualité de l'accompagnement que l'ensemble du système propose", ajoute-t-il.
Laurent Guillot réagit également à la situation financière de son groupe, dont la dette est estimée à 9 milliards d'euros. Des discussions sont en cours entre ses créanciers et la Caisse des Dépôts, bras armé financier de l'État. Laurent Guillot "n'a aucun problème" à ce que cette Caisse des Dépôts prenne le contrôle du groupe en entrant dans son capital. "Elle serait un bon actionnaire et ça rassurerait nos salariés et nos résidents", explique Laurent Guillot. Il précise qu'il faut d'abord trouver "un accord", mais "s'il n'y a pas d'accord, je trouverai une autre solution avec les actionnaires", lance-t-il.
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