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Hausse du nombre de détenus en prison : la contrôleure générale des lieux de privation de liberté dénonce une "situation catastrophique"

Selon les chiffres officiels du ministère, le nombre de détenus est en hausse au 1er octobre. Il y a plus de 72 000 personnes emprisonnées, pour 60 709 places. Actuellement, 2 053 détenus incarcérés dorment sur un matelas posé à même le sol.

Article rédigé par franceinfo
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Une des divisions de la maison d’arrêt reservé aux hommes à la prison de Fresnes. (LAURIANE DELANOE / RADIO FRANCE)

Au 1er octobre 2022, les 188 établissements pénitentiaires français comptaient 72 350 détenus, pour 60 700 places opérationnelles. Cette surpopulation oblige plus de 2 000 personnes à dormir sur un matelas au sol. "La situation est catastrophique", alerte ce lundi sur franceinfo Dominique Simonnot, contrôleure générale des lieux de privation de liberté.

franceinfo : Aujourd’hui 2 053 détenus incarcérés dorment sur un matelas posé à même le sol, soit une augmentation de plus de 39% par rapport à l’année dernière. Qu’est-ce qui explique une telle augmentation ?

C’est d’abord un manque de courage et de volonté politique de ne pas inscrire dans la loi un mécanisme qui permette de réguler la population carcérale. La situation est catastrophique, notamment dans les maisons d’arrêt, les plus touchées par la surpopulation. Ensuite, cette surpopulation restreint les détenus : elle empêche l’accès aux activités, aux soins… 

"On visite des endroits épouvantables, d’abord pour les détenus, mais aussi pour les surveillants qui n'arrivent pas à travailler dans ces conditions."

Dominique Simonnot

à franceinfo

Le garde des Sceaux parle d’un déficit de 10 000 places, qui devrait être comblé par le programme de construction de 15 000 places prévues pour 2027. Pour vous, cela peut résoudre rapidement le problème ?

Je doute que ces places de prison voient le jour. À Mulhouse, la prison de Lutterbach avait été annoncée en 2009 et elle a finalement ouvert en 2021. Il y a énormément de recours, à cause des gens qui ne veulent pas de prison près de chez eux. De plus, il est prouvé que plus on construit de places de prison, plus on les remplit. Alors mieux vaut se tourner vers la réinsertion et empêcher la récidive.

Quelles pourraient être les solutions pour mettre fin à cette surpopulation ?

Les détenus passent des mois enfermés comme des poulets de batterie. Ils ont un espace vital qui se résume parfois à 0,8 m² par personne, dans lequel ils vivent 22 heures sur 24. Ce ne sont pas des conditions favorables pour retrouver une vie normale. Il faut développer les alternatives comme en Allemagne, qui mise tout sur des peines en dehors de la prison. Avec 20 millions d’habitants de plus que nous, ils ont 14 000 détenus en moins. J’ai visité les prisons allemandes, il y a un détenu par cellule, c’est la preuve qu’on peut y arriver.

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