Surpopulation carcérale : des avocats interpellent Eric Dupond-Moretti à l'approche des Jeux olympiques

Au 1er mars, 76 766 personnes étaient incarcérées pour 61 629 places, soit un taux d'occupation de 124,6%.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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La prison de Fleury-Mérogis (Essonne), le 18 octobre 2023. (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Les Jeux olympiques de Paris doivent être "l'occasion de mettre un terme définitif" à la situation "intenable" de la surpopulation dans les prisons françaises, écrivent, lundi 8 avril, les avocats de plusieurs barreaux d'Ile-de-France au garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti. "Au-delà d'une promiscuité révoltante, la surpopulation carcérale dégrade les conditions d'hébergement, limite l'accès au travail, à la formation (...) porte atteinte aux conditions de travail du personnel pénitentiaire", et "il en résulte des conditions de détention parfaitement indignes", alertent-ils. 

La France, épinglée à plusieurs reprises pour ses conditions de détention, bat depuis six mois de nouveaux records historiques de surpopulation carcérale. Au 1er mars, 76 766 personnes étaient incarcérées pour 61 629 places, soit un taux d'occupation de 124,6%. A l'approche des Jeux olympiques, la tendance est plutôt à la fermeté, notamment avec les opérations antidrogues dites "place nette" qui accentuent "encore la surpopulation carcérale", estiment les avocats. "Dans le même temps, aucune solution ne semble être envisagée par votre ministère pour remédier à cette situation", déplorent-ils.

"Il est de notre devoir de vous alerter"

Avec le Covid-19 et le confinement du printemps 2020, rappellent les avocats, le gouvernement avait pris des mesures permettant de réduire drastiquement le nombre de détenus en prison, "sans mettre en péril la sécurité de nos concitoyens". Pour la première fois en vingt ans, le taux d'occupation des prisons était alors passé sous la barre des 100%, avant de remonter rapidement. "La France a raté cette occasion de mettre un terme à une surpopulation carcérale chronique", regrettent les avocats.

"A défaut, il est de notre devoir d'avocats de vous alerter sur les risques afférents à cette surpopulation inédite, en termes de suicides, de violences, voire de mutinerie généralisée, risques aggravés par l'éventualité d'une canicule au cœur de l'été olympique", préviennent-ils dans leur lettre. 

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