Enquête : l’engrenage de la prostitution des mineurs

À visage découvert, elle accepte de raconter son traumatisme dans l’espoir de s’en libérer. En 2021, Eva n’a plus de lien avec ses parents et elle a besoin d’argent. Lors d’une soirée, elle est approchée par une jeune femme qui lui promet d’en gagner facilement : “Elle était trop bienveillante. Elle me dit que je vais devoir accompagner des clients et que je gagnerais de l’argent comme ça”, raconte-t-elle. Vingt-quatre heures plus tard, elle se retrouve dans une voiture avec cette femme qui a servi d’appât et avec un homme qui va devenir son proxénète. Ils lui font fumer du cannabis et l'emmènent au domicile de son premier client.

10 000 mineurs seraient concernés

L’engrenage de la prostitution va durer six mois. Dans des voitures de luxe ou des appartements, Eva se filme avant de retrouver ses clients. Elle peut rapporter jusqu’à 15 000 euros par mois à son proxénète qui ne lui verse que 30 %. Comme elle, des milliers de jeunes filles se prostituent en France via des sites internet ou les réseaux   ociaux. Au moins 10 000 mineurs seraient concernés, selon les associations.

Parmi nos sources

Association Nos ados oubliés

Plan national contre la prostitution des mineurs  
Site du département de la Haute Garonne sur la prostitution juvénile

Site gouvernemental Je protège mon enfant qui lutte contre l'exposition aux contenus pornographiques
spot du ministère de la Santé et de la Prévention - février 2022 

A savoir : bien que la loi du 21 avril 2021 ait créé un seuil de non-consentement aux relations sexuelles à 15 ans, un mineur de plus de 15 ans peut être victime d’exploitation sexuelle / Le fait de demander ou d'accepter des relations sexuelles d'un mineur qui se prostitue en échange d'une rémunération est réprimé par l’article 225-12-1 du Code pénal / Le fait d’entraîner, de protéger, d’aider ou de tirer un gain de la prostitution d’un mineur, ou encore de faire l’intermédiaire entre un proxénète et un mineur prostitué est réprimé par les articles 225-4-1 et suivants du Code pénal / Le fait de vouloir provoquer les pulsions sexuelles d’un mineur ou de pervertir sa sexualité, notamment via internet relève de la corruption de mineurs et est réprimé par l’article 227-22 du Code pénal. (source : APCE)

Liste non exhaustive

Regardez l'intégralité du reportage dans la vidéo ci-dessus.