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Gironde : quatre personnes soupçonnées d’être impliquées dans un réseau international de proxénétisme interpellées et mises en examen 

Après une enquête longue de trois ans, ces quatre personnes ont été interpellées le 13 avril dans un campement sauvage en périphérie de l’agglomération bordelaise 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Bruges, en Gironde. (GOOGLE MAPS)

Quatre personnes, trois hommes et une femme de nationalité bulgare, soupçonnées d’être impliquées dans un réseau international de traite d’êtres humains et de proxénétisme en France et en Italie, ont été interpellées le 13 avril à Bruges (Gironde) dans l’agglomération bordelaise, a appris franceinfo d’une source proche de l’enquête. Ces quatre personnes ont été mises en examen. Trois ont été placées en détention provisoire, la quatrième sous contrôle judiciaire.

Ce sont les enquêteurs de la police judiciaire de Bordeaux qui ont interpellé ces quatre personnes le 13 avril dans un campement sauvage en périphérie de l’agglomération bordelaise, après une enquête longue de trois ans, initiée en 2019. Cette enquête avait en premier lieu permis d’identifier un homme de 36 ans soupçonné d’être à la tête de ce réseau de proxénétisme. Il avait été interpelé en Bulgarie "pour des faits graves dont les contours restent à définir", selon cette source proche de l’enquête.

Il continuait à diriger le réseau depuis sa cellule

Il avait alors été placé en détention mais continuait à diriger le réseau depuis sa cellule. Cet homme était alors en lien avec son épouse et avec deux hommes de main chargés de trouver des femmes en Bulgarie et de les forcer à se prostituer en France, en Allemagne et en Italie. A sa sortie de détention, ce chef du réseau avait alors rejoint la France avant d’être interpellé avec son épouse et ses deux hommes de main le 13 avril dernier à Bruges.

Lors de l’interpellation de ces quatre personnes, les enquêteurs ont pu identifier et discuter avec trois femmes victimes présumées de ce réseau. Âgées de 25 à 52 ans, elles ont alors raconté qu’elles avaient été recrutées en Bulgarie puis ramenées en France, hébergées et forcées à se prostituer, notamment sur des aires de stationnement réservées aux chauffeurs routiers. Les enquêteurs estiment que d'autres femmes, qui restent à identifier, peuvent avoir été victimes de ce réseau car les femmes "tournaient" selon les mois. Ils soupçonnent également ce réseau de s'être adapté à la crise sanitaire en changeant régulièrement de pays.

Une voiture et 1 600 euros en liquide saisis

Le chef du réseau, selon les enquêteurs, a violenté et menacé les femmes qui tentaient de se soustraire aux activités de prostitution. Cet homme a des antécédents pour ce type de faits en Bulgarie. Les trois autres personnes interpelées ont des antécédents pour d'autres types de délits.

Lors de l’opération policière, les enquêteurs de la police judiciaire ont saisi 1 600 euros en liquide ainsi qu'une voiture de forte valeur, une Audi A8. Avec le Groupement d'intervention régional de Gironde, les investigations se poursuivent pour enquêter sur le patrimoine accumulé par le réseau.

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