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Prostitution : les "salopes" de 1971 répondent aux "salauds" de 2013

Yvette Roudy et Nicole Muchnik, signataires de l'appel des 343 salopes en 1971, pour le droit à l'avortement, s'indignent de l'appel des 343 salauds, intitulé "Touche pas à ma pute", diffusé cette semaine.

Article rédigé par franceinfo
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Yvette Roudy, ancienne ministre socialiste des Droits de la femme, en décembre 2006 à Paris. (ERIC FEFERBERG / AFP)

Le manifeste des "343 salauds" contre la pénalisation des clients de prostituées fait réagir les personnalités qui, il y a quarante-deux ans, signaient les manifestes des 343 femmes défendant le droit à l'avortement. "C'est le machisme sous son visage hideux. Ils sont bêtes, nuls, minables, lâches, ignobles", lâche Yvette Roudy, ancienne ministre socialiste du Droit de la femme de 1981 à 1986, dans Le Parisien.

"Eux ne respectent rien. Ils ramènent la masculinité à leurs couilles. Leur liberté est celle du renard dans le poulailler. Quand on est monté au créneau en 1971, on avait du panache, de la noblesse. C'était courageux. On revendiquait la dignité et une question de droits", poursuit Yvette Roudy.

Les prostituées, "des esclaves du sexe"

Dans Le Nouvel Obs, Nicole Muchnik, à l'origine du manifeste des 343 femmes en 1971, rebaptisées "salopes" par Charlie Hebdo quelques jours plus tard, s'élève, elle aussi, contre l'appel "Touche pas à ma pute" publié par le magazine Causeur.

"Je trouve comique que ces hommes, qui passent pour être intelligents, protestent parce qu'on touche à leur portefeuille, parce qu'on leur inflige une amende. C'est fantastique... et profondément hypocrite. A côté, ils ne parlent pas ou à peine, pour s'excuser, du fait que ces femmes soient en réalité des esclaves du sexe, dénonce Nicole Muchnik. Je n'ai franchement rien contre le fait qu'une petite bourgeoise ait envie de se faire un 'type' en fréquentant un hôtel de passe ou ce qu'elle veut, c'est sa liberté. La prostitution, c'est bien autre chose, c'est de la vente de femme, et rien d'autre."

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