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Proxénétisme dans les cités : "Plus de 120" affaires en 2018, la moitié des victimes sont mineures

Jean-Marc Droguet, directeur de l'office central pour la répression de la traite des êtres humains, a réagi mercredi sur franceinfo alors qu'un réseau de proxénètes vient d'être démantelé en Île-de-France.

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Marc Droguet, directeur de l'office central pour la répression de la traite des êtres humains, constate "un accroissement du phénomène de proxénétisme" dans les cités. (EZEQUIEL SCAGNETTI / MAXPPP)

Alors que sept jeunes hommes âgés de 18 à 23 ans ont été mis en examen par un juge d'instruction de Nanterre (Hauts-de-Seine) pour proxénétisme aggravé dans des cités d'Île-de-France, le commissaire divisionnaire Jean-Marc Droguet, directeur de l'office central pour la répression de la traite des êtres humains, a dévoilé mercredi 29 mai sur franceinfo, les chiffres qui soulignent l'aggravation du phénomène dans les cités ces dernières années.

En 2015, la justice était saisie de 21 affaires de proxénétisme dans les quartiers sensibles. Trois ans plus tard, en 2018, le nombre de procédures pour les mêmes faits a explosé : "plus de 120" selon Jean-Marc Droguet.

"Il y a eu un accroissement du phénomène de proxénétisme de cité mais aussi une meilleure prise en compte, du fait du traitement de ces procédures, ce qui a permis une meilleure connaissance du phénomène qui était encore sous les radars il y a quatre ou cinq ans", a détaillé Jean-Marc Droguet.

Des filles de 15-16 ans en moyenne

Autre donnée particulièrement inquiétante : la moitié des jeunes femmes forcées de se prostituer sont mineures. "52 % des victimes recensées en 2018 sont mineures, et en moyenne, ce sont des filles âgées de 15-16 ans", a déploré Jean-Marc Droguet, qui dévoile que 15% des proxénètes en 2018 sont également des mineurs. Et très souvent des petits délinquants déjà connus de la police pour leur implication dans des trafics locaux.

Selon le commissaire divisionnaire, un réseau moyen de proxénétisme de cité exploite cinq à sept jeunes femmes, et peut générer, sur une année, "jusqu'à environ 1 million d'euros de profit". Les proxénètes "trouvent dans cette nouvelle forme de criminalité des profits juteux. C'est une des raisons qui peut expliquer que ces pratiques se développent" a expliqué Jean-Marc Droguet. L'exploitation d'une jeune prostituée peut rapporter "de 500 à 1 000 euros" par jour aux proxénètes, selon les estimations du commissaire divisionnaire.

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