Proxénétisme en ligne, exploitation des mineurs, sanctions des clients... Le gouvernement a dévoilé son plan contre la prostitution

L'exécutif dit vouloir "renforcer" l'application de la loi de 2016 sur la pénalisation des clients et "mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution", notamment en ligne.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des éducatrices du Fil essayent d'entrer en contact avec des mineurs qui se prostituent sur un site internet, le 20 mars 2024, à Montpellier. (GUILLAUME BONNEFONT / MAXPPP)

Le gouvernement a dévoilé, jeudi 2 mai, une stratégie nationale de lutte contre la prostitution. Il s'agit de "renforcer et d'harmoniser l'application de la loi sur tout le territoire et de mieux prendre en compte les nouvelles formes de prostitution", a déclaré la ministre chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes, Aurore Bergé. "Je pense notamment à l'essor des réseaux sociaux et des plateformes en ligne de réservation de logements", a-t-elle ajouté, sans dévoiler l'enveloppe budgétaire globale du plan.

La stratégie de lutte prévoit 25 mesures, parmi lesquelles la création d'une cellule de cyberenquête contre la prostitution en ligne. Celle-ci sera chargée de détecter "des situations d'exploitation sexuelle, de supprimer des comptes, mais aussi de démanteler des réseaux et recueillir les preuves pour condamner les proxénètes".

L'exécutif veut aussi "renforcer" l'action contre l'exploitation sexuelle des mineurs, "particulièrement vulnérables dans ce contexte". Le nombre de mineurs prostitués a doublé ces dernières années, si bien qu'ils représentent désormais près d'un tiers des 40 000 personnes prostituées en France. Un réseau national de lieux d'accueil dédié va être mis en place afin d'améliorer leur prise en charge.

Une campagne lancée pour les Jeux de Paris

Le gouvernement promet également de "repenser" les sanctions prévues par la loi de 2016, qui a notamment abrogé le délit de racolage et l'a remplacé par la pénalisation des clients. Ces derniers sont passibles d'une amende de 1 500 euros (voire 3 750 euros en cas de récidive), mais les sanctions s'avèrent sous-appliquées. L'exécutif entend tenir compte de la prostitution en lieu privé, angle mort du dispositif actuel. 

La stratégie prévoit une implication accrue des commissions départementales dédiées à la lutte contre la prostitution et un renforcement des actions prises contre les "prétendus salons de massage abritant la prostitution". Une campagne de sensibilisation sera aussi lancée dans le cadre des Jeux olympiques et paralympiques de Paris, au cours desquels les autorités ont indiqué s'attendre à un afflux de clients de prostituées.

Malgré le constat largement partagé d'un accompagnement insuffisant des personnes prostituées souhaitant en sortir, l'exécutif a décidé de ne pas revaloriser le montant de l'aide financière d'insertion sociale (Afis) qui leur est destinée. Cette allocation "reste à 342 euros par mois, c'est indigne", ont dénoncé plusieurs associations.

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